Bordant la RN27 et implanté sur un relief très accidenté, le petit bourg de Djebli Ahmed, abritant environ 200 familles, forme un conglomérat mal tracé, signe d'innombrables incohérences de la politique d'aménagement et d'organisation à l'intérieur de la ville. Ainsi les habitants de ce lieu perdu, même s'il est situé à moins de 2 km à vol d'oiseau de Hamma Bouziane, souffrent le calvaire au quotidien. Sur place les représentants de l'association de quartier nous accompagnent pour nous montrer l'ampleur de ce qui fait leur désarroi. Au départ c'est l'état lamentable de la route et des différentes voies d'accès, jamais goudronnées et toutes cabossées, et de plus submergées par la boue en l'absence d'un réseau d'évacuation des eaux pluviales. En remontant le quartier, l'on nous apprend que le problème crucial de l'alimentation en eau potable a toujours hanté la vie des citoyens du quartier, principalement en été. Un habitant nous dira à ce propos: «Il y'a quelques années, l'Algérienne des eaux a fait passer les conduites principales de la ville de Hamma Bouziane sans nous permettre d'y raccorder notre réseau, en laissant la route en l'état ». A Djebli Ahmed, ce n'est pas uniquement l'eau qui ne coule pas dans les robinets, c'est aussi une situation géographique qui fait que le quartier, où tout manque, est excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et Hamma Bouziane. Le transport est aussi un véritable casse-tête. Le déplacement vers Hamma Bouziane ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire. En effet, en l'absence de moyens légaux de transport individuel ou collectif, les fraudeurs continuent d'exercer en maître des lieux en assurant des navettes à leur guise et à des tarifs qu'il est impossible de discuter. «Nous voulons que nos enfants aient d'autres activités que le transport d'eau, que l'on pense à nous pour une ligne de bus, bref que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière », affirme un représentant de l'association de ce quartier.