La France et les USA disposent d'une expérience réussie en matière de production de blé dur dans le monde. Intervenant hier au séminaire sur la filière du blé dur organisé par le groupe Benamor à Annaba, Stéphane Jezequel, responsable à l'institut Arvalis du végétal, a présenté l'expérience de cette structure technique dans l'animation de la filière du blé dur en France. L'aventure de l'institut Arvalis, reconnu pour son expertise et sa neutralité, a commencé en 1990. Des comités de pilotage nationaux et régionaux, présidés par des producteurs, ont été installés. En dépit des rivalités commerciales, un travail commun entre les différents acteurs a eu pour effet de resserrer les liens, selon l'orateur. C'est grâce à cette expérience que ce pays arrive à exporter l'excédent de sa production nationale. A titre d'exemple, la France, qui dispose de 20 000 producteurs, emblave quelque 400 000 ha de blé dur et 9 millions d'hectares de blé tendre, selon les chiffres fournis par M. Jezequel. Les 125 collecteurs sont chargés de moissonner environ 2 millions de tonnes de blé dur par an, alors que la fabrication des semoules et autres produits est assurée par 450 sociétés, dont la célèbre Panzani. La France produit d'ailleurs 10% de semoules dans le continent européen. Si les Français consomment 650 000 tonnes de blé dur par an, ce pays exporte le reste vers l'Algérie, premier importateur au monde de céréales, et l'Italie. Pour sa part, Peter Loyd a présenté l'expérience américaine dite «Uswheat Associate», gérée par 5 personnes. La ferme, située dans la région du Montana, sur les frontières avec le Canada, est d'une superficie de plus de 1980 ha. Un investissement de l'ordre de 3 millions de dollars y a été consenti, selon M. Loyd. Cette ferme constitue un exemple de réussite aux USA en matière de production de blé dur, a indiqué l'intervenant. Il a rappelé dans le même registre que son pays est confronté à des problématiques qui ne sévissent pas ailleurs. Il s'agit, entre autres, du manque de pluviométrie, de la neige, de la gestion du risque climat, de l'envolée des prix des engrais sur les marchés internationaux… Pourtant, les USA produisent plus de 10% de la production mondiale et se trouvent parmi les premiers pays exportateurs.