C'est avec l'ambition affichée d'être un fournisseur majeur des Algériens que l'association des producteurs français de blé a organisé, la semaine dernière à Annaba, un séminaire sur le « blé dur français ». On les attendait en partenaires, les français sont venus plus en fournisseurs dans un pays comme l'Algérie , gros consommateur de ce produit de première nécessité qu'est le blé dur. L'on s'attendait également à ce que les spécialistes français de la production du blé dur, fournissent des indications sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour rentabiliser au mieux les terres algériennes, tout en précisant les possibilités de mise en place d'opérations de partenariat entre les opérateurs économiques des deux rives de la Méditerranée. Or, les intervenants français de l'Association Générale des Producteurs de blé, de France Export Céréales, de l'Office National Interprofessionnel des Grandes Cultures, Arvalis-Institut du Végétal et beaucoup d'autres organismes membre de la délégation internationale française de céréales, ont davantage focaliser leur action sur la consolidation de leur position sur le marché. Ils ont ainsi met en avant leur position de 2e producteur de blé en Europe et 2e exportateur à l'échelon mondial . Les participants algériens entre semouliers, minotiers, producteurs, importateurs et universitaires n'ignoraient pas que ce séminaire ciblait l'importation annuelle de France de plus de 750.000 tonnes de blé dur par l'Algérie. Ils étaient tout ouïe face aux explications fournies par les céréaliers français spécialistes sur des aspects liés à la culture, production, commercialisation et exportation du blé. Avec des besoins estimés à 1,5 et 2 millions de tonnes/an, l'Algérie est l'objet de véritables batailles commerciales entre les fournisseurs étrangers. C'est à qui, entre pays européens et américains décrocherait, le contrat du 1er client maghrébin de la France et l'un des plus importants consommateurs de blé dur à travers le monde. Ce séminaire de Annaba auquel avait assisté le Consul général de France , devrait être suivi d'autres. Informer au mieux et consulter les algériens sur la qualité, la traçabilité et la commercialisation à l'export d'une importante partie des 2,1 millions de tonnes/an de blé produits annuellement par les français, tel était l'objectif de ce séminaire. « Où en est la recherche en matière de semence ? », à cette question du représentant de l'Office Algérien Inter Céréalier (OAIC)le représentant de France Export Céréales a indiqué qu'un programme de coopération technique a été mis en œuvre entre l'institution qu'il représente et l'OAIC. Et comme pour bien préciser que le marché algérien du blé dur les intéresse , plusieurs intervenants français ont parlé des efforts continus de la filière française depuis 4 années. Ces efforts visent à permettre de fournir à l'export, notamment à destination de l'Algérie, un blé dur de qualité appréciée à travers le choix de nouvelles variétés et le recours à de meilleures méthodes de culture. Il ne pouvait en être autrement sachant que l'Algérie consomme à elle seule 50 % des besoins en blé des pays du Maghreb. Importants aussi sont les besoins en blé tendre estimés à prés de 2 millions de tonnes/an sur 10 millions dans le Maghreb. L'Algérie se positionne au premier rang mondial des pays importateurs de blé dur.