De notre envoyé spécial à Annaba Salah Benreguia Le groupe industriel Benamor veut visiblement reconduire son expérience réussie de la tomate avec les céréales, précisément le blé dur. En effet, ce groupe compte rassembler toutes les parties intervenant dans la filière afin d'activer, collectivement, pour améliorer d'une manière sensible la qualité et la quantité du blé dur produit. C'est là le message adressé par le groupe à tous les agriculteurs et transformateurs du blé dur de l'est du pays, mais également aux pouvoirs publics. Un message ou souhait teinté d'assurance d'autant que la même démarche prônée dans la filière tomate industrielle a déjà donné ses fruits et convaincu les pouvoirs publics. Hier, lors de la première journée du séminaire technique sur la promotion de la qualité des blés durs dans les hautes plaines de l'Est, organisé à Annaba, sur cette problématique, le «concepteur» de cette nouvelle politique, en l'occurrence le groupe industriel Benamor qui possède, outre la conserverie spécialisée dans la production de la tomate industrielle sous plusieurs formes, des moulins spécialisés dans la transformation du blé dur et divers types de semoules et de pâtes, a bénéficié de «l'oreille attentive» du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. En effet, M. Benaïssa a indiqué dans son intervention que l'Etat est prêt à accompagner ce genre d'initiatives et aussi à réunir toutes les conditions nécessaires. En quoi consiste réellement la nouvelle démarche que ce groupe veut inculquer aux professionnels du blé dur ? Selon le P-DG du groupe Benamor, elle vise l'instauration d'un partenariat entre les acteurs de la sous-filière blé dur dans la région des hautes plaines de l'Est à travers un réseau associant des céréaliculteurs des wilayas de Sétif, Mila, Bordj Bou Arréridj, Souk Ahras, Constantine et Guelma. L'autre partie prenante dans cette démarche, les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) concernées sous l'égide de l'OAIC. En d'autres termes, la démarche à suivre est de créer, de prime abord, une synergie entre les différents acteurs de la filière blé dur en saisissant l'opportunité de la mise en place de ces Conseils régionaux interprofessionnels de céréales (Cric), puis «identifier la cause de la faiblesse de rendements ainsi que la mise en place de réseaux d'agriculteurs de différentes régions qui bénéficieront d'une assistance pour le respect des itinéraires techniques, et ce, en s'appuyant sur l'expertise nationale et internationale». «Notre démarche consiste également en l'élaboration d'un plan pluriannuel et la mise à la disposition des fellahs d'une ferme expérimentale», selon la même source. Et d'ajouter que la mise en place d'un réseau régional serait une initiative capable d'organiser l'interprofession au niveau de la région pour faire face aux contraintes de la filière d'une manière constructive. Du côté des pouvoirs publics, cette proposition du groupe Benamor est très encourageante et doit être imitée par d'autres industriels en créant d'autres réseaux, qui activeront dans les Cric, une sorte d'appendices de l'OAIC. «Notre souci majeur est d'assurer notre sécurité alimentaire en produisant des quantités suffisantes de blé dur de bonne qualité. L'Algérie doit faire face aux différentes crises alimentaires qui marquent le monde entier, en se préparant d'une manière durable à des éventuels mauvais changements qui peuvent surgir à tout moment sur la scène mondiale. Pour ce faire, on doit améliorer notre production et atteindre les capacités de production déjà réalisées dans les années soixante», a indiqué le ministre. Et de préciser que «ces objectifs ne seront atteints que par le concours de toutes les parties concernées par cette filière. Je félicite le groupe Benamor qui a eu l'audace d'opérer dans ce sens et d'avoir compris les véritables enjeux auxquels fait face notre pays. Le gouvernement est là pour mettre toutes les ressources nécessaires afin d'encourager toutes les initiatives», a ajouté plus loin le Dr Rachid Benaïssa.