Il aura fallu une visite à l'association Dar El Gharnatia de Koléa pour que l'Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc, conduite par son président Moâad Jamîi, décide d'ouvrir à Casablanca, au Maroc, un musée Dar el ala. Leur objectif : préserver l'art musical andalou dans le cadre d'un échange culturel. C'est dans un quartier des Habous qu'une ancienne bâtisse a fait l'objet d'un aménagement et d'une restauration admirable, sous la direction de l'architecte et investisseur Mounir Sefrioui, un membre de l'Aama, qui s'est attelé à respecter le cachet architectural traditionnel du quartier. Depuis le dernier semestre 2010, ce dernier s'est transformé en un espace historique et éducatif. Pour s'y rendre, il faut emprunter des ruelles sinueuses et étroites, enveloppées d'un silence qui plonge les passagers dans une atmosphère spirituelle. En pénétrant à l'intérieur de ce joyau architectural mis à la disposition de l'art musical andalou, nous sommes frappés par la qualité incroyable des décors et l'architecture intérieure. L'agencement parfait des espaces offre une richesse cultuelle à l'infini. Cet édifice enfoui en harmonie au milieu des anciennes bâtisses de la vieille Casablanca est devenu un véritable musée où sont exposés des instruments de musique utilisés depuis des lustres dans l'interprétation de la musique andalouse, des manuscrits et des photos historiques qui retracent l'authenticité et déterminent l'influence de la musique andalouse depuis le passé jusqu'à nos jours, une bibliothèque, une médiathèque, une petite salle de conférences et un hall. Des conférenciers et chercheurs de grande renommée se rendent à Dar el ala pour animer des débats sur la musique andalouse. Une autre destination pour les mélomanes et les adeptes de cet autre musical universel qui font un détour à Casablanca.