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Sortir du cercle de l'hypocrisie
Le film syrien Les gardiens du silence au 4e Festival international du film d'Oran
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2010

La deuxième journée du Festival international du film arabe (FIFAO) a été marquée par la projection de deux longs métrages en compétition, Aqarib al saâ (Les aiguilles de la montre) du Qatari Khalifa Al Muraïkhi et Horass al samt (Les gardiens du silence) du Syrien Samir Dikra.
Oran
De notre envoyé spécial
Il n'est pas toujours facile d'adapter un roman-fleuve au cinéma. Le Syrien, Samir Dikra, a tenté de le faire avec le roman impossible : mosaïque damascène de Ghada Al Samman en réalisant Horass el samt (Les gardiens du silence) projeté, vendredi soir, à la salle Maghreb à Oran, à l'occasion du 4e Festival international du film arabe (FIFAO). L'exercice n'a pas été facile ni totalement réussi. «Le roman est bâti sur cinq tentatives de narration. La construction du film est différente du texte. Ce n'est pas du drame télévisuel qui est facile à composer et à comprendre», a expliqué Samir Dikra, lors du débat qui a suivi la projection, en soulignant la nécessité d'être patient avec ce genre de films.
La fiction s'étale sur 145 minutes avec une densité qui peut ennuyer et faire perdre le fil de la trame. L'histoire, qui ressemble à une saga russe, raconte les tourments de Zanoubia ou Zeïne qui perd sa mère Hind. Elle vit aux côtés de son père, l'avocat Amjad, et de sa grand-mère. Elle ne sait rien du secret de la mort de sa mère jusqu'au jour où Juliette, une femme cultivée, ex-amante de son père, lui apprend que Hind a été tuée et qu'elle était une écrivaine de talent. Depuis, Zeine, qui a toujours vécu avec le rêve d'une mère caressante et protectrice et d'un père aimant et chaleureux, ne cesse de se poser des questions sur les raisons de la mort de sa mère.
Enfant, elle pensait que Hind avait été prise par un aigle parce qu'on lui avait raconté qu'une fille du quartier, accusée à tort d'avoir perdu sa virginité, s'est envolée comme un pigeon après avoir été basculée dans le vide par son père. Un père furieux de voir «la honte» s'abattre sur la famille. Zeïne, à l'intelligence vive, est harcelée au collège par tous les courants politiques qui traversaient à l'époque la Syrie, les nationalistes arabes : les progressistes, les fondamentalistes. Tous voulaient la recruter pour un travail militant.
Cela est symbolisé par un cours de chorégraphie sur le Boléro de Ravel durant lequel les danseuses activistes s'approchent de la jeune fille. Zeïne était toute heureuse de participer à une manifestation pro-Nasser après la nationalisation du canal de Suez en Egypte.
Elle a dû surmonter sa peur pour apprendre le pilotage d'avion grâce à un instructeur allemand. Comme quoi la femme orientale n'est pas destinée qu'à vivre dans les cuisines et les hammams. Une amie de Zeïne, portant le hidjab, danse sur une musique rock. Elle vit sa jeunesse comme les autres filles. «C'est une manière d'expliquer aux autres que nous ne sommes pas ce que vous pensez. On peut vivre avec nos traditions et nos différences», a expliqué Samir Dikra. Zeïne finit par comprendre l'histoire de sa mère, l'implication hypocrite de son oncle dans son drame.
Un oncle qui ne voulait pas que Hind soit auscultée par un homme lors d'un accouchement difficile. Pour se venger, Zeine surpasse les silences et les interdits pour retrouver le manuscrit de sa mère, soigneusement caché par son père, et le publie.
Son père, qui voulait qu'elle s'éloigne de la littérature, ne cache pas sa fierté de la voir écrire et publier ses premières nouvelles.
Assis dans sa chambre avec sa grand-mère, Zeine écoute avec intérêt parler Amdjad, avec une chanson mélancolique de Oum Kalthoum en fond sonore. Sous les portraits de présidents et de souverains, le père évoque la situation du monde arabe faite de défaites et de trahisons. Il reprend une célèbre phrase d'El Kawakibi : «L'oppression et l'ignorance sont les causes principales de la détérioration de la situation des Arabes et des musulmans.»
Ghada Al Samman s'est inspirée de sa propre vie, puisqu'elle a perdu sa mère lorsqu'elle était petite et a subi, à ses débuts, le conservatisme de Damas pour écrire le roman qui a donné matière à Samir Dikra.
L'auteure de Le Départ de vieux ports s'est toujours élevée contre les archaïsmes qui ligotent la femme arabe et a toujours dénoncé «le décalage» entre la pensée et l'action qui caractérisent l'homme arabe. Samir Dikra a défendu le recours aux effets spéciaux (graphics), qui sont largement à parfaire, dans le film. «C'est la première fois qu'on utilise cette technique dans le cinéma syrien. Je reconnais que la qualité n'est pas bonne. Mais, je prépare une autre version du film avec plus de maîtrise des graphics et de la durée du film», a-t-il dit.
Interrogé sur les problèmes traités dans un film dont l'histoire se déroule dans le Damas des années 1940-1950, le cinéaste a estimé que les choses n'ont, parfois, pas évolué. «Pensez-vous que la femme peut conduire un véhicule en Arabie Saoudite ? N'existe-t-il pas de difficultés pour la femme arabe de travailler. J'ai fait ce que j'ai pu. Si tous ces problèmes avaient été réglés, je n'aurais pas fait le film. Il faut sortir de l'hypocrisie qui est en nous, regarder l'autre dans les yeux, et lui dire ce que l'on pense réellement», a ajouté le cinéaste. Samir Dikra, pour rappel, est auteur de deux films à succès, Chroniques de l'année prochaine et L'incident du demi-mètre. A noter que Aqarib al Saâ (Les aiguilles de la montre) du Qatari Khalifa Al Muraïkhi a été également projeté. Nous y reviendrons.


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