Fin août 2010, deux ouvriers de confession chrétienne ont été arrêtés à Aïn El Hammam (Tizi Ouzou) alors qu'ils déjeunaient à l'intérieur d'un chantier privé, pendant le Ramadhan. Après un premier report, l'affaire est jugée le 21 septembre. Les deux prévenus ont été poursuivis pour «atteinte aux préceptes de l'Islam». Leur arrestation a indigné la population et les défenseurs des droits de l'homme, en Algérie et à l'étranger. Un sit-in a été observé, le jour du procès, devant le tribunal de Aïn El Hammam, en présence de dizaines de personnes. Le procureur avait requis 3 ans de prison ferme. Jugés non coupables, les deux mis en cause ont été relaxés le 4 octobre. Un verdict «sage juste et correct», selon des membres du collectif des avocats. Pour eux, l'article 144 bis2 du code pénal sur lequel s'est basé le parquet «ne s'applique pas sur les faits reprochés aux prévenus, qui n'ont pas dénigré ou porté atteinte à ce principe de l'Islam». Une affaire similaire a été jugée dans la wilaya de Béjaïa suite à l'arrestation par la police de 8 non-jeûneurs. Ils ont été interpellés le 31 août à Ighzer Amokrane, alors qu'ils buvaient du café dans un local commercial fermé. Tout comme à Aïn El Hammam, des dizaines de citoyens, de militants de partis politiques et des droits de l'homme s'étaient mobilisés pour apporter leur soutien aux inculpés. «Ces poursuites sont en contradiction avec les principes constitutionnels du pays qui reconnaissent la liberté de croyance», ont-ils dénoncé à l'unanimité. Lors du procès, le représentant du ministère public avait demandé «l'application de la loi», soit de 2 à 5 ans de prison ferme. Après les délibérations qui ont duré une vingtaine de minutes, le président du tribunal correctionnel d'Akbou a prononcé enfin l'acquittement des 8 inculpés. Mi-octobre à Oum El Bouaghi, un jeune a écopé de deux ans de prison ferme et de 100 000 DA d'amende pour n'avoir pas jeûné, fin août, durant le Ramadhan. Ces affaires, relayées par la presse internationale, ont donné l'image d'une Algérie «intolérante» à l'étranger.