Nombre de localités rurales de la wilaya de Médéa continuent de souffrir de l'isolement et l'absence de commodités, dont surtout les routes, l'eau potable et le gaz. La daïra d'Ouzera (Médéa), qui s'étale sur un très vaste territoire, compte plusieurs communes et bourgades éparpillées, manquant souvent d'infrastructures de base et de projets porteurs de richesses et d'emplois. D'ailleurs, plusieurs projets lancés dans cette région piétinent. C'est le cas de celui portant sur la réalisation du Centre d'enfouissement technique (CET), à la limite entre les deux communes de Draâ Esmar et Tamezguida. Ce projet, initié en 2003, a été réceptionné officiellement en 2006, sans pour autant être optimisé. De plus, le site est très vulnérable aux glissements de terrain, ce qui a causé d'importantes fissures sur la bâtisse du CET. Ceci suscite moult interrogations quant au choix de cette assiette foncière, qui devait en principe être validé préalablement par une étude géophysique du terrain, d'autant plus que cette situation accentue la dégradation de l'équipement en question. Merad Brahim, wali de Médéa, qui a effectué dernièrement une visite à travers les communes de la daïra d'Ouzera, a demandé qu'on lui fournisse en urgence un rapport sur la situation de ce site. Autre cas à signaler, au niveau du douar Baâziz, les travaux de réalisation d'une salle de soins ont débuté en 2004, alors que l'édifice, toujours en chantier, est mal conçu, selon les remarques du chef de l'exécutif de wilaya, qui a d'ailleurs ordonné sa mise en service dans les plus brefs délais. Se trouvant dans une région qui recèle d'importantes ressources hydriques, le douar Baâziz souffre, paradoxalement, de problèmes d'alimentation en eau potable. De même, le raccordement au réseau de gaz de ville est une préoccupation majeure des habitants, alors que la conduite principale de gaz passe juste à quelques encablures, sans pour autant que ces derniers puissent en bénéficier. Lors de son déplacement au parc de loisirs de Benchicao, le wali a aussi donné des instructions pour démolir des constructions qui tranchent avec la vocation du site. Les clauses du contrat d'exploitation de ce site devraient être revues entre l'APC de Benchicao et le promoteur concerné, qui doit, selon M. Merad, payer annuellement une somme convenable pour, d'une part, amortir les charges du projet à temps et, d'autre part, contribuer au développement dans cette région rurale. A Tizi Mahdi, le problème du foncier se pose avec acuité. Les habitants ont interpellé le wali sur le blocage créé par les services de l'urbanisme qui exigent des actes de propriété aux constructeurs. Des régions peu accessibles Au niveau du chef-lieu de la daïra d'Ouzera, les démarches pour la création d'une zone d'activités piétinent, alors que les besoins de la population en équipements et infrastructures de base ne cessent de s'accroître. A l'instar des autres communes rurales de Médéa, celle de Tamezguida reste une localité peu accessible du fait du manque de voies d'accès. Les rares routes qui existent sont mal entretenues. L'enclavement et le chômage des jeunes sont les soucis majeurs des habitants de cette localité rurale. Le village de Ben Haddou, qui relève de la même daïra, est souvent boudé par les transporteurs en raison de la vétusté du réseau routier. Les autorités concernées ont toutefois pris des engagements en vue de la remise en état des deux voies d'accès au village agricole. Ben Haddou souffre aussi du manque d'eau potable. Les coupures d'eau sont fréquentes et peuvent parfois dépasser les dix jours. Il faut rappeler aussi que les populations des «dechrate» menacent de déserter leurs villages du fait du manque flagrant des commodités les plus élémentaires. Enfin, nous avons appris que le wali de Médéa a décidé d'installer, au niveau de son cabinet, différentes cellules d'écoute et de suivi qui proposeront des solutions aux problèmes litigieux posés par les habitants. Ces derniers espèrent que cela permettra réellement de rapprocher, sans passer par un maquis de procédures, les citoyens de l'administration.