La gestion des très nombreux et différents projets de développement dont a bénéficié la wilaya de Médéa durant ces dernières années reste caractérisée par une situation où prévalent, dans de nombreux cas, le manque de coordination entre les administrations, les lenteurs bureaucratiques, le manque de contrôle et de suivi, l'incompétence, les négligences C'est la conclusion, hélas, qui s'impose d'elle-même à l'issue de cette huitième sortie sur le terrain effectuée par le wali de Médéa, M. Brahim Merad. Une huitième sortie qui s'inscrit, rappelons-le, dans le cadre de ses visites de travail et d'inspection qui doivent toucher les 19 daïras, pour un total de 64 communes que compte la wilaya de Médéa et ce, pour une prise de connaissance de la situation générale réelle qui prévaut aujourd'hui à travers cette vaste région qui n'arrive toujours pas à entamer son véritable décollage socio-économique malgré les enveloppes financières très conséquentes qui lui sont octroyées annuellement par l'Etat. Une situation malheureuse, c'est le cas de le dire, qui n'a pas laissé indifférent M. Brahim Merad, dans la mesure où, pratiquement dans chacune des daïras visitées, il n'a pas manqué de laisser éclater sa colère, d'exprimer son incompréhension et d'adresser des avertissements devant toutes les défaillances qui ont été constatées sur le terrain : «Ce n'est vraiment pas de cette façon que nous arriverons à répondre correctement à toutes les attentes légitimes des citoyens de la wilaya, que ce soit pour l'emploi pour les jeunes, le logement rural, le retour des populations rurales sur leurs terres, le logement social, la scolarité de nos enfants En un mot, le bien-être social auquel ils aspirent», dira-t-il. En effet, après respectivement les daïras de Si Mahdjoub, Sebt Aziz, Guelb El-Kébir et Ouamri, c'était au tour des daïras de Chahbounia, Tablat, El Omaria et Ouzera d'accueillir, entre les 8 et 14 décembre, M. Brahim Merad qu'accompagnaient son exécutif, le P/APW, M. Ali Boudine, des membres de cette assemblée élue ainsi que les autorités militaires. Des visites qui se sont caractérisées par l'inspection de nombreux projets liés aux logements sociaux et ruraux, aux infrastructures routières, culturelles, religieuses, sportives, administratives, médicales, de la formation professionnelle, scolaires, à l'adduction en eau potable, au raccordement de foyers au réseau du gaz de ville. Ainsi, dans la daïra de Chahbounia, située à 118 km au sud-ouest de Médéa, et précisément dans la commune de Boughezoul, des infrastructures ont été achevées depuis pas mal de temps mais sans les commodités de base : eau, électricité Et là, il s'agit d'un CEM base/04, d'une très belle architecture, d'un coût de réalisation de plus de 10 milliards de centimes, et d'une bibliothèques communale. Et M. brahim Merad de s'exprimer : «De très belles infrastructures mais qui sont non opérationnelles». Dans la commune de Bouaïche, la polyclinique, qui est censée répondre aux besoins des citoyens en matière de santé, se trouve être non seulement non opérationnelle mais tout simplement sujette à la démolition pure et simple car elle a été construite sur un terrain marécageux, et donc glissant, et dont la réception a été faite il y a deux années :»Y a-t-il eu des études préalables du sol? Où étaient les responsables chargés du contrôle et du suivi de cet important projet?», s'exclamera une fois encore le wali. Et d'ajouter : «Les responsabilités doivent être déterminées et leurs auteurs poursuivis en justice! Basta!»Et s'adressant au colonel Bouziane Griche, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Médéa, M. Brahim Merad demandera l'ouverture d'une enquête : «Ce sont des milliards de centimes qui sont partis en fumée!». Dans le chef-lieu de daïra, Chahbounia, l'accent a été mis sur une situation paradoxale : les logements ruraux ont un problème administratif avec les citoyens (absence de certificat de possession de terre» alors que d'autres communes n'ayant pas ce problème n'en bénéficient pas! Comme c'est le cas de cette commune de Chahbounia! «C'est incompréhensible!», dira M. Brahim Merad. Dans la daïra d'El Omaria, située à 41 km à l'est de Médéa, une zone qui était à l'origine «industrielle» est occupée aujourd'hui illicitement et pour une utilisation tout autre que celle industrielle (logements, épiceries, garages ); dans la daïra d'Ouzera, située quant à elle à 10 km à l'est de Médéa, l'espace artisanal d'El-Hamdania est actuellement géré par la commune du même nom alors qu'il se trouve sur le territoire de la commune de Tamzguida qui relève de la daïra de Médéa. Dans la commune de Benchicao, plus précisément sur le site du parc de loisirs, toute une zone plantée de cèdres a été rasée au profit d'un manège. Ensuite, la délégation officielle s'est rendue à Sidi Boudouissa, dans la commune de Tamezguida, pour l'inspection du Centre d'enfouissement technique (C.E.T.) des ordures ménagères et autres déchets qui s'étalent sur une superficie totale de 10 hectares. Un projet qui a coûté la bagatelle de pas moins de 24 milliards de centimes et qui n'a pas encore démarré alors qu'il devait l'être il y a au moins trois années. Et qui ne démarrerait peut-être jamais, selon les trois expertises qui y ont été effectuées. Et à la question «M. le wali, est-ce un site définitivement non opérationnel?», M. Brahim Merad répondra : «Apparemment oui comme tout le monde ici présent peut le constater». Des lenteurs administratives, voire bureaucratiques liées à la désignation de la partie administrante (l'EPIC de gestion), le mauvais choix du terrain, des études techniques du sol loin d'être parfaites ayant été la cause de ce monumental gâchis. Des défaillances et des négligences qui ont amené M. Brahim Merad à prendre des décisions immédiates sur le terrain, comme la démolition de la construction illicite du parc de loisirs de Benchicao, la reconsidération de l'appartenance administrative de l'espace artisanal d'El Hamdania, le sauvetage des projets déjà engagés ou achevés qui ont été l'objet de défaillances, la protection autant que possible des terres agricoles jugées fertiles, la remise en question de certains aspects négatifs qui caractérisent de nombreux pôles urbains sur les 17 qui ont été créés à travers la wilaya de Médéa