Pour trafic de drogue et possession de 18 quintaux de kif traité, le magistrat instructeur près le pôle judiciaire régional spécialisé de Constantine a ordonné, hier après-midi, la mise sous mandat de dépôt de 5 individus. Ce réseau, selon des sources judiciaires, a été mis hors d'état de nuire trois jours auparavant par les éléments du Centre territorial de la recherche et d'investigation (CTRI, ex-DRS) de la wilaya de Tébessa. Originaires de Barika (Batna) et de Tébessa, ces narcotrafiquants font partie, selon les premières informations, d'un important cartel international de trafic de drogue qui écume tous les pays frontaliers avec l'Algérie. L'approvisionnement est assuré à l'Ouest par les trafiquants de la monarchie marocaine. L'audition des membres de ce réseau spécialisé dans le trafic des narcotiques a nécessité toute la journée d'hier. L'affaire est complexe et comporte un lot de 1800 kg de cannabis, plusieurs milliards en billets de 1000 et 500 DA, des véhicules de grosse cylindrée et un camion de gros tonnage destinés à la livraison de «la marchandise». N'était la compétence des magistrats du pôle judiciaire spécialisé de Constantine – dont la création remonte à 2007, à l'issue des réformes initiées par le ministère de la Justice –, ce volumineux dossier aurait pris plusieurs mois dans des tribunaux à compétence ordinaire. Agé de 38 ans, le principal mis en cause ainsi que ses acolytes risquent gros. Selon toujours les mêmes sources, ce richissime dealer est qualifié dans le milieu de «seigneur de la drogue». Pour le blanchiment de ses milliards, il n'a pas hésité à «investir» dans le mobilier et l'immobilier. «Si les faits retenus contre les membres de ce groupe sont confirmés à travers l'instruction judiciaire, leurs biens seront saisis sur ordonnance du juge d'instruction, eu égard aux dispositions de la loi régissant le blanchiment d'argent, dont l'appréciation revient au magistrat instructeur», explique maître Farah, ancien magistrat et avocat.