L'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD) a choisi de célébrer la Journée mondiale des migrants par la projection, samedi 18 décembre, du film Larmes et alarmes au centre pour femmes en détresse Dar El Insania de Annaba. Réalisé dans le cadre du projet régional africain de défense des droits des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés, mis en place en 2009 en partenariat avec la Cimade, le film raconte les souffrances et les déboires des migrants clandestins. Larmes et alarmes est une œuvre à travers laquelle le réalisateur, Moussa Thangari, président de l'Association nigérienne alternatives espaces et citoyens (AEC), veut porter sur la scène internationale le cri de détresse des milliers d'émigrants africains. Avec beaucoup d'émotion, Moussa Thangari, s'est évertué à cristalliser leur malaise et le fantasme de le transcender. Pour AFAD, le 18 décembre est aussi l'occasion de lancer un appel à la mobilisation des acteurs de la société civile contre la xénophobie et la vision erronée qui tend à se propager dans notre pays concernant les migrants. Ceux-ci sont, hélas, perçus collectivement, comme de bons à rien, délinquants, trafiquants en tout genre, ou un fardeau. «La fermeture des frontières, notamment européennes, au sud de la méditerranée, depuis l'avènement des visas Schengen et leur délivrance restrictive, a maintenu sur place des migrants en situation irrégulière, avec une mobilité forcée, dans le cadre de reconductions et d'expulsions, précédées d'attente dans les centres de rétention où la justice et le droit sont des notions très aléatoires et précaires, et de ce fait les populations migrantes sont devenues des cibles potentielles de politiques injustes», regrette AFAD. Cette injustice est également avérée dans de nombreux pays d'accueil en matière de droits des travailleurs migrants. Le manquement de ces Etats aux engagements internationaux est, une nouvelle fois, dénoncé par l'association. La non-ratification et/ou le rejet de la convention des Nations Unies de 1990 sur les droits des travailleurs migrants par plusieurs pays, européens et magrébins en particulier, en est la preuve. Exception faite pour l'Algérie qui l'a adoptée en 2009, relève AFAD tout en réaffirmant son soutien et son attachement aux principes fondamentaux des droits de l'Homme.