Les travaux de réhabilitation de la salle ont commencé en 2009. La Cinémathèque a connu ce qu'a connu le pays, mais grâce à quelques personnes de bonne volonté elle est restée ouverte». La ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui s'est félicitée mardi soir de la réouverture de la salle, a affirmé que son département avait mis en place un programme pour, «à la fois clarifier le cadre juridique qui définit désormais les missions de la structure et la prendre en charge physiquement.» Quid du patrimoine filmique de la cinémathèque fermée pour travaux en 2008 ? «20 000 films sont conservés. 10 000 sont restaurés, mis en boîte et entreposés à la Bibliothèque nationale d'Algérie. Les 10000 films restants sont en cours de restauration», se satisfait Mme Toumi. La ministre ne manquera pas de rendre un hommage appuyé au bureau d'études et à l'entreprise algériens qui ont pris en charge les travaux de réhabilitation et annoncera, dans la foulée, un programme de réhabilitation de 300 salles à travers le pays. Les travaux de réhabilitation du musée du cinéma du 26, rue Larbi Ben M'hidi ont commencé en 2009. Ces travaux se sont déroulés en deux phases : 28 millions de dinars ont été alloués pour réhabiliter d'abord l'édifice, et 57 autres millions pour rénover, dans un deuxième temps, le matériel de projection. «Le ministère a dégagé une enveloppe globale de 140 millions DA. 50 millions n'ont pas été consommés. Cette enveloppe servira à rénover des salles de cinéma à Batna, Constantine, Annaba, Tizi Ouzou et Tébessa», relève, tout fier, un responsable. Des films à thème seront programmés à raison de deux séances par jour. Des projections pour les enfants seront organisées le matin à la faveur d'une convention qui sera signée avec le ministère de l'Education. Chaque quinzaine, des projections/débats seront également organisées dans la salle où des cinéclubs peuvent prendre pied. «A quoi servirait de rouvrir un lieu qui redeviendra un espace de projection de films ?», s'est étonné un sexagénaire résidant de la rue Larbi Ben M'hidi, qui souhaite que la nouvelle structure, à la tête de laquelle a été placé un jeune directeur, puisse accueillir des réalisateurs de la même trempe que ceux qu'elle a connus auparavant. Le cinéphile affirme avoir découvert les réalisateurs de la Nouvelle Vague en fréquentant cette salle de l'ex-rue d'Isly ouverte en 1965. «La salle peut accueillir des cinéastes de renom, de rénover les films, restaurer et diffuser le patrimoine cinématographique, mais le ministère a-t-il les moyens pour accomplir une telle mission ?», s'interroge notre interlocuteur qui ne fréquente plus les rares salles encore ouvertes à Alger.