Créée en 1965, cet antre du 7e art a rouvert ses portes au grand plaisir des cinéphiles, après des travaux de restauration qui ont duré 2 ans. Une foule composée de réalisateurs, comédiens et autres férus du cinéma, a été présente, mardi passé, en masse à l'occasion de la réouverture de la Cinémathèque algérienne qui vient d'être rénovée après deux années de chantier. Inaugurée par la ministre de la Culture Khalida Toumi, en présence de Mohamed Bedjaoui et Badia Satore, gérante du lieu, le retour de ce lieu mythique sur la scène culturelle et cinéma algérienne a été rehaussé par la projection du film Hors-la-loi de Rachid Boucherb. C'est un lifting général qu'a subi cette salle. Tout a été refait à neuf. Les deux salles de projection ont été relookées, ressemblant maintenant à de véritables salles de cinéma. “La restauration de la Cinémathèque, une salle mythique, s'est imposée, car on est arrivé à un stade où il était impossible de programmer une projection, vu l'état de délabrement de la salle”, a déclaré Seif Mouloud Ouzini, chargé du projet de rénovation de la Cinémathèque. Selon lui, les travaux de restauration ont été réalisés en deux temps, d'abord l'édifice (un coût de 28 millions de DA), puis le matériel de projection (acquisition d'équipements répondant aux normes internationales, 57 millions de DA). Il a même annoncé avec fierté que “sur le montant global de l'enveloppe octroyée par le ministère de la Culture (140 millions de DA, ndlr), nous avons économisé 50 millions de dinars”. Et d'ajouter : “L'argent économisé sera investi dans d'autres projets de restauration de salles de cinéma.” Mme Toumi a exprimé sa satisfaction du travail réalisé en déclarant : “C'est une entreprise algérienne qui a pris en charge les travaux de restauration. Cela prouve que l'Algérie a les compétences en matière de restauration”, qu'elle considère comme un acquis. Par ailleurs, elle annonça qu'hormis la restauration de l'édifice, “dix mille films (une partie du fonds filmique de la Cinémathèque) ont été réhabilités, et dix mille autres vont l'être prochainement”. Elle a, ensuite, déclaré que, outre la restauration de l'édifice, une partie du fonds filmique de la Cinémathèque a été réhabilité. La Cinémathèque abritera des projections quotidiennes à raison de deux par jour. Les films projetés sont des films d'auteurs et non commerciaux. Des projections-débats (2 fois par mois) en direction des universitaires et en présence d'un réalisateur ou d'un professionnel du cinéma, des films pour enfants, tels sont entre autres les orientations des responsables de ce lieu. En un mot, la Cinémathèque va recouvrer sa vocation d'antan : promouvoir le cinéma en Algérie. Pour rappel, les cinémathèques d'Oran, Constantine, Annaba, Tizi Ouzou, Batna et Tébessa subiront, prochainement le même traitement que celle d'Alger.