Initiative n La cinémathèque algérienne, créée en 1965, a rouvert, hier, ses portes après des travaux de restauration. «La restauration de la cinémathèque, une salle mythique, s'est imposée, car il était impossible de programmer une projection, vu l'état de délabrement de la salle», nous dira un responsable. «La cinémathèque a fermé ses portes en 2008 et on a procédé, en 2009, à la rénovation de la salle.» Les travaux de restauration de la cinémathèque ont été faits en deux étapes : «La première dont le coût est estimé à 28 millions de dinars, a concerné l'édifice. Puis on a renouvelé le matériel de projection par l'acquisition d'équipements répondant aux normes internationales. Le montant est évalué à 57 millions de dinars. » La cinémathèque algérienne a bénéficié d'une enveloppe de 140 millions de dinars. «Sur le montant global de l'enveloppe octroyée par le ministère de la Culture, nous avons économisé 50 millions de dinars», dira-t-il. «L'argent économisé sera investi dans d'autres projets de restauration de salles de cinéma.»C'est ainsi que les cinémathèques de Constantine, d'Annaba, de Tizi Ouzou, de Batna et de Tébessa seront pris en charge dès l'année prochaine. S'exprimant sur les missions que la cinémathèque s'est assignées, notre interlocuteur nous dira : «Les missions de la cinémathèque seront recentrées sur la diffusion, la valorisation et la conservation du patrimoine cinématographique algérien et universel.» Quant au volet programmation, la cinémathèque abritera des projections quotidiennes, à raison de deux séances par jour. «Les films projetés sont uniquement des films à texte et pas commerciaux», nous a-t-il souligné. Il a, ensuite, ajouté : «Il y aura en parallèle des projections quotidiennes, en matinée, pour les enfants. A ce propos, nous allons concrétiser un projet de coopération avec le ministère de l'Education nationale pour que des élèves assistent aux projections et, du coup, les initier et les habituer à l'image.» Puis, ce même responsable a indiqué que tous les quinze jours, des projections-débats seront initiés pour des universitaires en présence d'un réalisateur ou d'un autre professionnel du cinéma. Autre mission de la cinémathèque, c'est d'ouvrir ses portes aux cinéclubs. Les professionnels présents lors de la réouverture de la cinémathèque ont été unanimes pour saluer l'initiative du ministère de la Culture d'entreprendre, sur le plan financier, la restauration de l'infrastructure, une salle mythique qui a vu passer, au fil des années et ce, depuis sa création en 1965, acteurs et cinéastes d'Afrique, du monde arabe et même d'Europe. «C'est une bonne chose. Ça va relancer les débats dans les salles de cinéma. C'est une salle beaucoup plus orientée sur la culture cinématographique. A la cinémathèque, on apprend ce qu'est le véritable cinéma, alors que dans les autres salles on projette des films commerciaux. On y découvre le cinéma des autres. Il s'agit d'une école qui nous apprend à regarder un film, à y réfléchir et à en débattre.» - La ministre de la Culture, Khalida Toumi, présente à la cérémonie de réouverture de la cinémathèque, s'est félicitée de la rénovation de la salle, car, a-t-elle dit : «C'est une entreprise algérienne qui a pris en charge les travaux de restauration. Cela prouve que l'Algérie a les compétences en matière de restauration.» Pour elle, la restauration de la salle est un acquis. Parce que cela va permettre de relancer non seulement le cinéma et les débats dans les salles, mais aussi l'activité cinématographique. Elle a, ensuite, déclaré que, outre la restauration de l'édifice, une partie du fonds filmique de la cinémathèque a été réhabilité. «Dix mille films ont été réhabilités et dix mille autres vont l'être prochainement. Les boîtes qui vont contenir les bobines sont de fabrication algérienne» ,a-t-elle souligné. Les films réhabilités seront entreposées au niveau de la Bibliothèque nationale, qui, a-t-elle dit, «est le lieu du dépôt et de la conservation de la mémoire». La ministre est revenue sur les salles de cinéma qui sont aux mains des privés. «Je déclare, par justice, que les salles de cinéma seront mises au service du cinéma en Algérie», a-t-elle conclu. Cela laisse supposer l'intention du ministère de la Culture de récupérer les salles de cinéma.