Kamel Toufouti, célibataire, âgé de 41 ans, a été retrouvé étranglé avec les lacets de ses chaussures dans les locaux de la sûreté de wilaya où il avait été enfermé. Une semaine après la mort dans des conditions troubles de Kamel Toufouti à l'intérieur des locaux de la sûreté de wilaya de Constantine, la colère à Hamma Bouziane n'est pas près de s'estomper. Hier, à 15h et pour la deuxième fois, les habitants, voisins et amis de la famille de la victime ont fermé la route en plusieurs endroits. Les manifestants, en groupes imposants, se déplaçaient de l'intérieur de la ville à la sortie menant vers Didouche Mourad, axe sur lequel ils ont installé des barrages avec des pneus enflammés, des troncs d'arbres et des blocs de pierre. La tension est encore montée d'un cran lorsque, une heure après le début du mouvement de protestation, un impressionnant cortège de véhicules de police est arrivé de la sûreté de wilaya. Des banderoles sur lesquelles était inscrits en gros caractères «Nous voulons que justice soit rendue» ont été brandies par une foule surchauffée qui scandait : «Nous voulons la vérité !» Les renforts de police sont restés à l'écart, préférant ne pas intervenir par crainte d'exaspérer davantage les manifestants. Rencontré sur les lieux, le frère de la victime, Mouloud Toufouti, était perplexe : lui-même ne s'attendait pas à ce que le débordement prenne une telle ampleur. La situation est encore exacerbée après que des rumeurs eurent fait leur intrusion dans les discussions, expliquant que la lenteur dans le traitement judiciaire de l'affaire émane d'une volonté sournoise, celle de vouloir la cam oufler en avalisant la thèse du suicide. Les conclusions du rapport d'autopsie, qui restent à ce jour inconnues, sont le sujet de nombreuses spéculations, alimentant de fortes appréhensions quant à une éventuelle manipulation du contenu dudit rapport. Cette crainte explique en partie la persistance de la tension à Hamma Bouziane, d'autant que personne ne croit à la thèse du suicide, la plupart déclarant ouvertement que c'est une bavure, une de trop. Pour rappel, Kamel Toufouti, célibataire, âgé de 41 ans, a été retrouvé étranglé avec les lacets de ses chaussures dans les locaux de la sûreté de wilaya où il avait été enfermé, selon la version de la police.