Construits au plus fort de la « décennie rouge » sur les décombres de vielles bâtisses rongées par le temps, 49 taudis ont été détruits ce week-end et leurs occupants relogés à la nouvelle ville Ali Mendjeli. « Non sans quelques résistances de certains d'entre eux mécontents de cet emménagement manu militari », a déclaré un témoin oculaire. Pourtant, force est de constater que la plupart de ces familles délogées de ces taudis situés aux rues Benelmoufok et Benelmadani vivaient dans des conditions inhumaines. Pêle-mêle s'y entassaient père, mère et enfants cohabitant dans des conditions d'hygiène indescriptibles. Le jour y pénètre chichement par des ouvertures basses et étroites. L'air passe sous les portes et les châssis déboîtés. Les eaux usées sont déversées à l'air libre, formant des cloaques nauséabonds où les enfants en bas âge jouaient, fait remarquer l'un des voisins. Avec un tel habitat, souligne un employé de l'APC réquisitionné pour les opérations de déblaiement, le mot hygiène est un mot abstrait qui ne veut plus rien dire dans un tel contexte. Les eaux sales sont souvent versées dans des trous creusés à même le sol. L'humidité règne en maîtresse. L'air, la lumière et le soleil étaient pour les occupants de ces taudis des articles rationnés. Placée sous la responsabilité du chef de daïra de Constantine, cette opération s'est heurtée à de gros problèmes d'accessibilité, malgré les importants moyens humains et matériels déployés par le secteur urbain de Sidi Rached. En effet, l'accès à ce quartier de la vieille ville a été impossible pour les camions et les engins de travaux publics. De ce fait, les actions de démolition et de déblaiement ont été réalisées pratiquement à la force des bras et avec des moyens logistiques répondant aux caractéristiques de ce site. Une fois cette opération entièrement finalisée, nous a confié un responsable de ce secteur urbain, le site sera aménagé en espace de détente et de loisirs.