- Chlef : Seuls 15% des besoins sont satisfaits Les perturbations dans la distribution du lait en sachet persistent, entraînant une indisponibilité quasi permanente du produit dans la région de Chlef. En fait, cette situation dure depuis le Ramadhan. Les grossistes avaient alors déjà attiré l'attention des pouvoirs publics sur le dérèglement du marché. A l'époque, on avait justifié cela par la désorganisation du circuit de distribution et ses répercussions sur l'approvisionnement de la wilaya. Qu'en est-il aujourd'hui ? Nous avons contacté la direction du commerce de la wilaya, qui a effectué une enquête sur les causes de cette pénurie. D'après le sous-directeur du contrôle, Cherif Bouhalla, «le manque enregistré est dû à une insuffisance de poudre de lait et à une augmentation de la demande sur cette denrée de première nécessité». Pour lui, seule la laiterie publique des Arribs (dans la wilaya de Aïn Defla) a continué à approvisionner la région, les deux autres fournisseurs privés ayant cessé cette activité depuis un certain temps. Le déficit s'élève, dit-il, à 60 000 litres /jour par rapport aux quantités réservées habituellement à la wilaya. Ce déficit est encore plus important si l'on prend en ligne de compte les besoins exprimés, de l'ordre de 180 000 litres. Actuellement, la wilaya ne reçoit que 27 000 litres de lait en poudre pasteurisé et 4900 litres de lait cru, fournis par une mini-laiterie locale. Le circuit fait face également à une désaffection des grossistes, dont le nombre s'est considérablement réduit ces derniers mois.
- Aïn Defla : Des étals vides depuis trois jours
Après une nette amélioration dans la distribution de sachets de lait dans la wilaya de Aïn Defla, qui n'aura duré qu'une dizaine de jours, revoilà la pénurie. La zone la plus touchée est celle située à l'est de la ville de Khemis Miliana, notamment Soufay, cité Houria, la gare routière... où un distributeur a carrément arrêté d'approvisionner ses clients depuis quatre jours. La responsable d'un dépôt de vente de produits laitiers rencontrée au niveau de son entreprise tient à dénoncer «la mauvaise organisation au sein de la laiterie des Arribs (nord de Aïn Defla) qui appartient au groupe Giplait». Plusieurs distributeurs extérieurs à la wilaya revendaient par ailleurs leurs quotas à Aïn Defla, mettant sérieusement en difficulté son activité. Contacté, le directeur technique de l'entreprise Giplait se défend en affirmant que «la distribution des quotas se déroule normalement avec plus de 30 000 litres/jour pour la seule ville de Khemis Miliana et quelque 210 000 litres/jour à l'échelle de la wilaya. La laiterie approvisionne même les wilayas de Chlef, Tipasa, Médéa et Blida.»
- Béchar : Une seule laiterie publique suffit à couvrir la demande
Après plusieurs semaines de tension sur le marché, la situation en matière de disponibilité de lait en sachet tend vers l'apaisement. Les étals sont suffisamment achalandés. «Les gens ne vivent plus dans la hantise de la pénurie d'il y a quelques mois et les consommateurs qui achetaient quatre sachets et plus les mois derniers n'en prennent aujourd'hui qu'un seul», indique un des principaux détaillants du marché couvert de Béchar. L'Orolait, office public de distribution et commercialisation du lait et ses dérivés, assure pour le moment l'approvisionnement régulier des commerçants de la wilaya à partir de l'unique unité de production d'Igli à 170 km au sud du chef-lieu de wilaya. L'usine produit 30 000 litres/jour, une quantité qui, selon son directeur, «suffit largement à couvrir l'ensemble des besoins de la population de la wilaya estimée à 260 000 habitants». Mais pour combien de temps l'usine d'Igli continuera-t-elle à assurer la couverture des besoins essentiels d'une population sans cesse en croissance ? Un projet d'investissement pour la création d'une unité de production de lait dans le quartier de Debdaba appartenant à un privé piétine depuis plus de dix ans. Malgré leur cherté, les autres marques de briques de lait demi-écrémé disponibles à tout moment contribuent largement à atténuer la tension sur un marché instable, sinon la demande aurait été plus explosive.
Sétif : Plus de sachets dans les laiteries du groupe Giplait
Si la dernière crise de lait s'est focalisée uniquement sur le problème de la poudre, celui lié à l'emballage du lait est mésestimé. Selon certaines sources, la Sofiplast (Sétif) et Seoxplast (Médéa), filiales de l'Entreprise nationale des plastiques et caoutchoucs devant répondre aux besoins du groupe Giplait en conditionnement, ont placé la barre du prix du kilo à 25,50 DA, et ce, pour couvrir la TVA qui n'a pas été, nous dit-on, récupérée depuis plus de huit ans. Le précompte (dû de Sofiplast en matière de TVA chez le Trésor public) serait de plus de 110 millions de dinars. Le groupe Giplait se serait réorienté vers un privé n'ayant en fin de compte pas pu répondre à la forte demande. C'est ce qui a attisé la crise. Les spécialistes en la matière exhortent les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur cette question. Il faut par ailleurs souligner que la Sofiplast qui a l'habitude d'approvisionner les laiteries de l'est du pays et une bonne partie du Centre et de la Kabylie, est à l'arrêt total depuis plus de huit mois. Les difficultés financières de la filiale en seraient la cause. Comme un malheur n'arrive jamais seul, Sofiplast est depuis environ deux mois dans le noir. Le non-paiement de la facture énergétique s'élevant à 2,65 millions de dinars plonge la société dans le noir. Cette situation s'est négativement répercutée sur les travailleurs n'ayant pas empoché leurs derniers salaires de novembre et décembre.