Cette bourgade de 200 âmes n'est en réalité qu'un reste de l'héritage de l'époque de la révolution agraire. Des retraités de l'ANP, de la police et autres ouvriers ont été pourchassés de leurs taudis implantés dans les différents sites du voisinage d'Alger, la capitale, pour se retrouver à Mguisba, une petite localité située à cinq kilomètres au sud-est de Layoun, la commune de rattachement. Cette bourgade de 150 à 200 âmes n'est en réalité qu'un reste de l'héritage de feu Houari Boumediene, de l'époque de la révolution agraire. Elle est constituée d'un hameau d'habitations traditionnelles sous forme de haouches avec des toitures en tuiles rouges. Selon certaines déclarations, les habitants de cette contrée bravent des quotidiens déplorables. «Regardez et à vous de juger. Rien ne peut nous distinguer des refugiés du temps colonial. Ils nous ont parachutés dans cette vallée en 1983, dépourvus des moindres conditions d'une vie décente. Nous sommes contraints d'endurer tous les problèmes parmi lesquels l'absence de toits décents qui nous abritent, le transport public et scolaire, le manque d'eau potable, le manque de couverture médicale et tant d'autres déficits qui ont alourdi nos quotidiens», déclare un septuagénaire. Dénuement indescriptible «Nous avons été installés dans cette petite étendue considérée comme la porte du désert et caractérisée par un hiver glacial et une chaleur torride en été. Nous manquons de gaz. Pourtant, la conduite prolonge notre village agricole. Les parturientes sont souvent condamnées à accoucher soit traditionnellement à la maison soit au bord de la route en faisant de l'autostop vers l'hôpital de Layoun ou à mi-chemin en empruntant le tracteur qui est l'unique ambulance des habitants lorsque les chemins de liaison sont boueux sous l'effet du moindre crachin de pluie», dénonce un octogénaire du quartier. «Nos élèves, qui sortent de leurs établissements scolaires à 10 heures, sont toujours contraints d'attendre, sous les mauvaises conditions climatiques, le retour du bus du ramassage scolaire à midi ou le soir à 16 heures. L'infirmerie du coin se limite aux injections mais il faut apporter les seringues. Les sentiers d'accès sont non bitumés et demeurent impraticables. Ainsi, notre vie va de mal en pis», renchérit un troisième doyen. L'origine de ce dénuement indescriptible c'est l'existence de ce hameau sur une terre privée qui n'excède pas les 10 hectares. Cette irrégularité, entraînant le non-droit aux actes de propriété, condamne ces malheureux habitants à moisir à l'intérieur de leurs haouches en attendant la réaction humaine du nouveau wali qui leur a promis d'étudier leur cas car ils n'offrent aucun droit à aucun type de logements du moment que les actes de propriété font toujours défaut.