Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, persiste et signe : « Il n'y aura pas de recul sur le décret ministériel 04-10 et les fédérations nationales (tous sports confondus) sont sous la tutelle du ministère », a-t-il martelé, jeudi à l'APN, à l'occasion de la séance des questions orales. Interpellé par le député d'El Islah, Hassan Laribi, sur le contrôle de l'argent du sport et les résultats lamentables des équipes nationales, notamment celle de football, Yahia Guidoum a saisi l'occasion pour exhumer la polémique suscitée par ledit décret. Une polémique soulevée notamment par deux nouveaux articles introduits dans la législation réglementant le sport national. Le premier limite la durée du mandat ou le nombre de réélection des dirigeants des associations sportives, et le second porte sur la nomination par les pouvoirs publics de 30% des membres de ces associations au niveau des assemblées générales. Le projet du texte est, rappelons-le, très critiqué par les dirigeants des fédérations, en particulier la Fédération algérienne du football (FAF) et le président du Comité olympique algérien. Selon eux, le texte en question est incompatible avec le règlement de la Fédération internationale de football (FIFA), exhibant toutes les mises en garde de cette dernière. En effet, le président de la FIFA, Joseph S. Blatter, a, dans une note envoyée à tous les présidents des associations membres de son organisation, souligné un certain nombre de pays où le principe de l'autonomie des associations sportives est violé, citant l'Algérie. Pour les contestataires du décret ministériel, le football national risque l'exclusion des compétitions internationales. En revanche, le ministre soutient le contraire. Pour lui, le décret en question ne s'oppose pas aux statuts de la FIFA. En outre, il a affirmé que « cette instance internationale n'a pas saisi son département à ce sujet. Yahia Guidoum a critiqué au passage ceux qui ont communiqué les informations à la FIFA ». Avant de préciser : « Celui qui veut avoir un nouveau mandat n'a qu'à passer par l'assemblée générale élective. » Et d'ajouter : « Il n'y aura pas de place pour ceux qui ont joué, pendant des années, avec le sport national », a-t-il lancé. Pour, l'orateur, un système rigoureux sera mis en place pour contrôler la gestion financière de toutes les fédérations. A cet effet, il a annoncé l'installation d'une commission de contrôle, qui sera présidée par un expert-comptable et élaborera, chaque semestre, des rapports sur la gestion des fédérations. L'APN, de son côté, a décidé de mettre sur pied une commission d'enquête parlementaire pour enquêter sur les dépenses de l'argent du sport. Par ailleurs, Yahia Guidoum a annoncé la création de 9 centres de formation des jeunes sportifs, dont 6 au Nord et 3 autres au Sud. En plus du ministre de la Jeunesse et des Sports, huit autres ministres ont été également questionnés par les députés. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a été interrogé sur le problème de la disponibilité du livre scolaire, les erreurs relevées dans certains manuels et la suppression de la filière des sciences islamiques. 17 questions pour 8 ministres C'est le député du MSP, Ahmed Fadhel, qui relancé le débat autour de cette question qui a soulevé un tollé chez les islamistes, il y a quelques mois. Pour M. Benbouzid, « ce dossier a été pris en charge par les hautes autorités de l'Etat ». Les préceptes de l'Islam, a-t-il indiqué, font partie des « fondements que l'école algérienne œuvre pour ancrer chez les générations futures », soulignant que l'éducation islamique est enseignée dans tous les paliers. Les manuels de cette discipline, a-t-il noté, ont été « revus aussi bien dans la forme que dans le fond, dans le cadre de la réforme globale du secteur ». L'introduction des sciences islamiques dans les épreuves du baccalauréat pour l'ensemble des filières traduit, a-t-il ajouté, la volonté du gouvernement à accorder un intérêt particulier à cette discipline. Concernant, la disponibilité des manuels scolaires, Boubekeur Benbouzid dira que, pour cette année, 42 millions de livres ont été confectionnés et d'ici à la fin du programme de réforme de l'éducation le chiffre sera de 65,5 millions de livres. Un façon d'affirmer que son département a pris « ses précautions » pour satisfaire la demande en la matière. ` Pour leur part, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, Tayeb Belaïz ministre de la Justice, Mohammed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine, Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat, ainsi que Amar Ghoul, ministre des Travaux publics et Noreddine Moussa, ministre du Tourisme, ont réaffirmé l'engagement du gouvernement à poursuivre le programme du développement tracé.