De nombreux villages ne sont pas encore raccordés au réseau du gaz naturel. Les familles ont recours au gaz butane, et parfois au bois de chauffage. Pendant que de nombreuses localités de la wilaya de Bouira sont pourvues en gaz de ville pour certaines et, pour d'autres, bien alimentées en gaz butane pour faire face à l'hiver qui s'installe, la région d'Ath Lâaziz, une commune située à une dizaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, souffre, elle, non seulement de l'absence de la première énergie tant désirée mais aussi de la seconde. Pour Ath Laâziz, l'inscription du projet de gaz naturel est en effet au stade de simple promesse, alors que le gaz en butane y est absent à cause de la pénurie de bonbonnes. Ainsi, de nombreux foyers dans les villages de la municipalité, dont la population globale est de près de 18 000 habitants, vivent dans de déplorables conditions. Pour acquérir une bonbonne de gaz butane – quand on la trouve – on doit débourser plus que son prix réel. «Ce qui n'est pas une mince affaire lorsque plusieurs bouteilles sont nécessaires», nous dira Amar, un sexagénaire de la localité de Bezzit. Face aux intempéries et la rigueur du climat, des familles se rabattent carrément sur le chauffage au bois. «Que ce soit au chef-lieu de la commune ou dans des villages qui la composent, à l'instar de Chekouh, Ibourassen, Mâala, Izouyed, Bezzit, Ighil Boumouren, le recours aux fagots et aux fardeaux de bois est devenu impératif en l'absence d'autres choix», ajoute notre interlocuteur. Aussi, les villageois n'hésitent pas à se rendre dans les zones boisées pour s'en procurer notamment avec l'opportunité de cette période de ramassage des olives.C'est la meilleure occasion pour les familles possédant des oliviers de «faire d'une pierre deux coups» ; récolter les olives et ramasser du bois, notamment des branches d'oliviers élagués. Beaucoup de familles recourent à ce moyen, tandis que d'autres vont jusque dans les forêts avoisinantes pour y ramener de quoi se chauffer en cet hiver. Pour Amar, «l'utilisation du bois est plus qu'une contrainte ; s'il y avait du gaz de ville ou du moins des butanes en quantités suffisantes et aux prix raisonnables, aucune famille ne se serait fatiguée à couper des arbres de nos forêts pour le chauffage. Cette pratique du bon vieux temps de la cheminée et du kanoun doit être révolue aujourd'hui pour préserver nos forêts, ces «poumons» d'oxygène de toute une région», fera encore remarquer Amar.