Des centaines de milliers de pères de famille s'échinent à approvisionner leurs foyers en bonbonnes de gaz butane. Une entreprise qui s'avère parfois très difficile, surtout en hiver où la demande enregistre des pics. Cette situation aurait été normale dans n'importe quel autre pays que l'Algérie, grand producteur de gaz. Le taux de raccordement au gaz de ville est aujourd'hui loin de répondre aux besoins des citoyens. Ces derniers sont contraints de recourir au gaz butane pour se chauffer ou cuisiner. La situation est plus dure dans les régions enclavées, notamment à l'intérieur et…même au sud du pays ! Le taux de couverture en gaz de ville a atteint à peine 42% en 2008. C'est dire que 58% des foyers ne bénéficient pas de cette énergie. Où réside la faille ? Pourquoi une grande partie des Algériens n'arrive-t-elle pas à disposer du gaz chez elle ? Ce sont là autant de questions qui taraudent les esprits des citoyens. Pour Manel Aït Mékidèche, assistante du P-DG de Sonelgaz chargée des relations médias, la faute incombe aux collectivités locales et aux particuliers ayant les moyens de se raccorder au gaz naturel. «Sonelgaz est une entreprise commerciale et ne peut être tenue pour responsable du non-raccordement d'une localité ou d'un village au gaz naturel. Sonelgaz n'est qu'un maître d'œuvre et d'ouvrage et sa mission consiste à réaliser les études ainsi que les travaux de raccordement », indique-t-elle. Sonelgaz ne fait, donc que répondre aux demandes exprimées par les autorités, les institutions publiques et les particuliers. «Nous avons des programmes pluriannuels à réaliser selon les moyens de l'entreprise. Il peut y avoir des quartiers ayant formulé leur demande et qui ne sont pas encore raccordés parce que tout simplement Sonelgaz n'est pas encore arrivée à réaliser les travaux. Mais une région inscrite dans nos programmes sera certainement raccordée au gaz naturel», assure notre interlocutrice. Après avoir reçu la demande de raccordement, les équipes de Sonelgaz viennent réaliser les études de viabilité et puis elles établissent un devis de raccordement à une conduite de gaz de ville. «Les frais de raccordement sont à la charge des demandeurs», précise notre interlocutrice, rappelant que des conventions sont signées annuellement entre Sonelgaz et les collectivités locales dans ce sens. Toutefois, il existe des quartiers dans les grandes villes qui sont dépourvus de gaz de ville. Le problème réside dans le fait que soit ces quartiers sont nouveaux, soit ils n'ont pas formulé une demande de raccordement, explique notre interlocutrice. Bien évidemment, même les particuliers ayant les moyens de payer les frais de raccordement peuvent introduire une demande. Globalement, le taux de raccordement au gaz de ville a enregistré un bond exceptionnel ces trois dernières années, passant de 36% en 2006 à 42% en 2008. En terme de chiffres, plus de 2,4 millions de foyers ont accès au gaz naturel. La demande annuelle prévue pour l'année 2009 s'élèvera, selon les statistiques de Sonelgaz, à 19,7 milliards de mètres cubes.