Privés d'activité, alors que la chasse bat son plein sous d'autres cieux, les chasseurs de la wilaya de Sétif, obligés de raccrocher leurs fusils depuis 1992, montent au créneau. «Sur 11 associations qui regroupaient pas moins de 900 chasseurs, la wilaya n'en compte actuellement que trois, basées à Sétif, Aïn Arnet et Aïn Azel. N'ayant plus le droit d'exercer, ces dernières n'existent que sur papier», disent certains d'entre eux qui se sont approchés hier de nos bureaux. «Mise en veilleuse depuis 1992, la chasse légale a fait les affaires des braconniers qui ont exterminé le patrimoine faunistique de la wilaya composé essentiellement de gibier sédentaire (perdrix rouge et lièvre) et d'oiseaux migrateurs tels les canards et les cailles. Cette situation ne peut plus durer», précisent nos interlocuteurs qui ajoutent: «Nous ne voulons rien d'autre que reprendre l'activité comme le stipule la loi n° 04-07 du 14 Août 2004 relative à la chasse, laquelle nous permet de nous adonner à notre activité sportive en toute légalité. Nous sommes, par ailleurs, disposés à participer aux battues administratives et aux opérations de lâcher. A signaler que les forêts de Ouled Tebben, Béni-Ouartilane, Babors et Dehamcha, pour ne citer que celles-ci, ont été dévastées par le braconnage», ajoutent les chasseurs qui réclament un permis de chasse et une police assurance comme l'exige la réglementation en vigueur. Afin de connaître la version des services des forêts, nous avons pris attache avec Abdelkrim Boufedji, le sous-directeur de la conservation, qui a déclaré ceci: «La reprise de la chasse ne dépend pas uniquement de la direction des forêts qui n'a jamais fermé ses portes aux chasseurs. Pour preuve, de nombreuses séances de travail ont été tenues ces derniers mois avec les concernés qui doivent s'organiser pour pouvoir reprendre le plus normalement du monde leur activité, bien entendu, dans un cadre réglementaire.»