Le 28 mai 2010, un communiqué de la présidence de la République annonce un remaniement de l'équipe gouvernementale à la faveur duquel deux ministres proches de Bouteflika sont remerciés pour l'un et mis à l'écart pour l'autre. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, atteint par le grand scandale touchant la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, a été renvoyé de l'équipe gouvernementale. Le puissant ministre de l'Intérieur Nouredine Yazid Zerhouni, a, quant à lui, été appelé à prendre une autre fonction dont les contours restent à ce jour pas assez clairs. Après avoir été ministre de l'Intérieur avec les prérogatives qui sont les siennes sous un régime d'état d'urgence, Zerhouni est désigné vice- Premier ministre sans que les «devoirs» qui accompagnent ce poste soient encore connus. La nouvelle est tombée comme un signal de fracture au sommet. Un sérieux coup a été asséné au clan présidentiel, annonçant le début d'un nouveau cap. Si l'éviction de Khelil a été le point nodal du feuilleton médiatique accompagnant le déballage sur le scandale de Sonatrach, le départ de Zerhouni du département de l'Intérieur a donné lieu à moult interrogations et interprétations. A telle enseigne que les avis étaient partagés sur la nature de cette nouvelle fonction pour Zerhouni. Un signe de promotion disaient certains, et un franc désaveu disent d'autres. Le consensus toutefois a été trouvé pour qualifier le dernier remaniement comme la constitution d'un gouvernement négocié. La liberté d'agir dont jouit le Premier ministre suite à ce lifting gouvernemental n'est pas passée inaperçue. A noter que le changement opéré au dernier remaniement a eu raison de deux autres ministres. Hamid Bessalah, ancien ministre des Télécommunications, a été remplacé par le PDG d'Algérie Télecom, Moussa Benhamadi et El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce a cédé sa place à Mustapha Benbada. L'autre membre du clan présidentiel, Abdelhamid Temmar, hérite pour sa part du titre de ministre de la Prospective et des Statistiques.