Zerhouni, qui occupait un poste-clé, celui de l'Intérieur tout en gardant son titre de ministre d'Etat, se voit nommé à un poste politique qui s'apparente bien à celui d'un poste de vigie du gouvernement pour le compte du président Bouteflika. Annoncé à maintes reprises avec plus d'insistance encore depuis les scandales qui ont éclaboussé certains secteurs, notamment ceux de l'énergie et des travaux publics, le président Bouteflika a procédé, hier, à un remaniement ministériel qui présente une double particularité. Celle, d'une part, de prendre acte des événements qui ont secoué le pays et terni son image de marque à l'étranger à travers les affaires de corruption de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest en remerciant Chakib Khelil, évincé de son poste de ministre de l'Energie, tout en reconduisant par ailleurs le ministre des Travaux publics. Et de renforcer, d'autre part, la structure de l'Exécutif par la création d'un nouveau poste de vice-Premier ministre confié à Nourredine Yazid Zerhouni qui cède son ministère, celui de l'Intérieur, à Daho Ould Kablia. A quoi répond la création de ce poste qui aura sans doute surpris tous les observateurs politiques et pourquoi le choix de M. Zerhouni pour seconder M. Ouyahia qui ne semble avoir eu aucun droit de regard sur ce changement de l'Exécutif. Le président Bouteflika n'a pas montré le même intérêt pour renforcer l'institution présidentielle par la création d'un poste de vice-président. Le communiqué de la présidence de la République ne prend même pas la précaution d'usage en recourant à la formule politique pour dire que c'est sur proposition du Premier ministre que le président de la République a procédé au choix des membres du gouvernement. M. Zerhouni, qui occupait un poste-clé, celui de l'Intérieur tout en gardant son titre de ministre d'Etat, se voit nommé à un poste politique qui s'apparente bien à celui d'un poste de vigie du gouvernement pour le compte du président Bouteflika. Le chef de l'Etat a sans nul doute jugé nécessaire et indispensable, à la suite des scandales qui ont secoué le pays, de surveiller de près les activités du gouvernement en nommant un copilote à la tête du gouvernement choisi parmi ses hommes de confiance. L'autre fait marquant de ce remaniement ministériel est le départ inattendu du ministre de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information. Son départ du gouvernement et son remplacement par Moussa Benhamadi, un homme de la boîte, n'est certainement pas étranger à la gestion clair-obscur du dossier de Djezzy. Pour le reste, le changement apporté à l'équipe gouvernementale a consisté pour l'essentiel à des permutations de postes. Ce qui laisse penser que le président Bouteflika est satisfait des rendements des ministres reconduits, y compris de certains qui ont battu tous les records de longévité et que l'on donne partants à chaque remaniement ministériel.