Le refus d'entrée sur le territoire français opposé, début décembre, à un enseignant chercheur algérien en possession d'un visa délivré par les services consulaires de Annaba a suscité des inquiétudes dans la communauté universitaire. Pour l'ambassade de France, l'enseignant a été refoulé à Lyon, car «il n'a pu présenter aucun justificatif de ses conditions d'hébergement en France. En application du droit européen en vigueur depuis mars 1995, la police des frontières a refusé son admission dans l'espace Schengen. Si le centre de recherche avait pris en charge son séjour en France, il lui aurait alors délivré une ‘convention d'accueil' sur présentation de laquelle il aurait obtenu un visa portant la mention ‘scientifique'. Cette convention d'accueil aurait été acceptée comme justificatif du motif et des conditions de séjour». Cette réponse ne dissipe pas les inquiétudes des enseignants chercheurs. Ils pouvaient se rendre en France au vu d'une simple lettre d'accueil de l'établissement français sans avoir recours à une convention d'accueil visée par la préfecture, sauf pour les stages de longue durée (plus de 30 jours). Ou alors – et c'est l'hypothèse la plus probable puisque la mention «scientifique» citée plus haut n'était pas apposée – les visas délivrés aux enseignants chercheurs étaient tout à fait normaux. Ce qui explique aussi pourquoi le policier de l'aéroport de Lyon a porté la mention «défaut d'attestation d'hébergement» sur le document de refus d'entrée. De son côté, une source consulaire a déclaré : «Malheureusement, le visa est une condition nécessaire mais pas suffisante. A l'entrée dans l'espace Schengen, c'est le code ‘frontières' européen qui s'applique : tout étranger – qu'il soit soumis au visa ou dispensé – doit présenter des justificatifs du motif et des conditions du séjour, notamment des justificatifs de son hébergement». Pour notre interlocuteur, il n'y a aucune volonté d'empêcher les universitaires algériens de se rendre en France et le cas de Annaba est «un cas isolé».