C'est un véritable drame qui s'est abattu sur sept familles de Khroub, qui avaient décidé de circoncire leurs enfants lors du 27e jour du Ramadhan qui correspond à la nuit du Destin... un destin qui n'a pas été tendre avec des enfants innocents qui n'avaient pourtant rien demandé. A l'hôpital pédiatrique de Mansourah, sur les hauteurs de Constantine, les parents des enfants sont catastrophés. Car la douleur est immense. Ils parlent d'engager des poursuites judiciaires contre l'APC, l'hôpital de Khroub, là d'où est partie la forfaiture, car sur les 86 circoncis, 8 avaient été hospitalisés au service de chirurgie de l'hôpital pédiatrique. Cette boucherie - car c'est comme ça qu'il faut la nommer - s'est déroulée, pourtant, sous l'égide de l'hôpital de Khroub, à 15 kilomètres du chef-lieu de wilaya, et avec le concours de l'APC dans... une école ! Le professeur Boussouf, chef de service de chirurgie à l'hôpital pédiatrique de Constantine, était catastrophé. « Ce qui s'est passé est inadmissible. Cela fait des années que nous luttons pour que ces circoncisions collectives cessent, de peur d'un drame collectif. En vain. Nous sommes devant des cas d'accidents très graves de circoncision, et là, deux conclusions s'imposent : la première, c'est que la personne qui a pratiqué l'acte chirurgical n'est pas un professionnel. La seconde, c'est que je me demande quels instruments ont été utilisés, car nous avons constaté des lésions de brûlure, des problèmes d'exactitude et, surtout, beaucoup de peau qui est parti. » Il faut rappeler que le premier cas s'est présenté à l'hôpital, le 10 novembre dernier, et un autre le 16 du même mois, des enfants dont l'âge varie de 2 à 7 ans. 8 enfants au total auscultés et 7 hospitalisés aux urgences pédiatriques. Le diagnostic du professeur Boussouf, hélas, ne prête à aucun optimisme. « Nous sommes désolés de constater que les 7 cas hospitalisés sont dans un état grave. 5 patients présentent des déficits en peau. Les verges des gosses peuvent être, cependant, récupérées dans un mois ou deux, si l'évolution de leur état de santé est positive. Sinon, nous serons obligés de recourir à la chirurgie plastique. Malheureusement, les deux autres gosses ont des verges qui présentent une nécrose au niveau du gland, et là aucune médecine au monde ne peut réparer des dégâts qui sont, hélas, irréversibles », dira-t-il. Donc, ce qui devait être une fête s'est transformé en un cauchemar collectif. A cause de parents irresponsables. Un handicap physique et moral pour les bambins, à vie. Il reste que ces pratiques barbares doivent cesser et que les auteurs de ces « amputations » soient identifiés et présentés à la justice.