De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Faisant partie d'un acte religieux prescrit par l'islam et par d'autres religions, la circoncision «aurait été bannie» du rite pour certains bambins via la crainte de leurs parents évidemment. En effet, ayant appris connaissance de ce que leurs «prédécesseurs» circoncis avaient enduré, après le cauchemar du mois d'octobre 2005 au Khroub, soit le 27e jour de Ramadhan coïncidant avec Leïlat el Qadr, la circoncision les a figés. Quelques mois plus tard, le 6 juin 2005, la sentence ministérielle «atterrira» calmement sur les bureaux des directeurs de la santé du pays mais le coup aura déjà occasionné l'irréparable. Une réplique «in fine» interdisant désormais toute opération en dehors du milieu hospitalier. «Point de circoncision en dehors des structures ne disposant pas de bloc chirurgical. L'opération devra être menée par des chirurgiens», lit-on encore dans la directive délivrée par la DSP de Constantine «L'attention est attirée sur l'organisation de campagnes de circoncision pratiquées en dehors des structures hospitalières, qui ont eu des conséquences graves sur les enfants. En conséquence, toute circoncision doit être prise en charge dans un établissement hospitalier ou privé où doivent être réunies toutes les conditions de sécurité pour sa réussite chirurgicale.». Cependant, ce décret qui venait tempérer un drame dont les séquelles perdurent chez les enfants ne sera pas relayé dans son intégralité dès lors que, par ignorance, certaines personnes continuent de faire circoncire leurs enfants par des «mains» presque étrangères à la profession. A cet effet, le directeur de la santé de la wilaya, M. Med Nacer Damaeche, avertit : «Point de circoncision folklorique où tout le monde se permet d'utiliser le bistouri. Les parents sont tenus pour responsables s'ils s'amusaient à emmener leur progéniture se faire circoncire, durant ce mois sacré, en dehors d'un établissement sanitaire non sollicité ou non cautionné par la Direction de la santé et de la population.» Dans cette période active en circoncisions, la DSP a élaboré une liste des structures hospitalières devant s'occuper de cet acte chirurgical aussi «simple mais demandant beaucoup de précautions». Ainsi, des établissements étatiques répartis sur les communes de Zighoud, El Khroub, Ali Mendjeli sont retenus pour la circonstance, en plus du CHU et de quelques cliniques privées. «Le passage par la direction est obligatoire, dira M. Dameche, les éventuels circoncis prendront préalablement un premier rendez-vous pour se faire examiner. Une fois les contre-indications médicales préalables écartées, la circoncision se fera dans l'un des centres cités. Un autre rendez-vous sera alors donné aux parents.» Pour cette année, la DSP envisage d'effectuer 600 à 700 opérations. «Il est strictement interdit d'opter pour plus de 5 opérations par jour au niveau de chaque hôpital. Toutefois, la nuit du 27e jour, on augmentera le nombre des opérations à 15 par structure étant donné le caractère religieux de cette date. N'empêche, on ne devra pas dépasser les 15 opérations», devait insister ce responsable, conviant à l'occasion «les différents mouvements associatifs, syndicaux, caritatifs… de présenter un listing à la DSP pour que celle-ci entame ses orientations vers les centres choisis à cet effet.» Il devait ajouter : «C'est une traduction de l'évolution de notre société. Fini les circoncisions menées par des coiffeurs, infirmiers et bien d'autres opportunistes sans connaissance de l'acte chirurgical.» Sous un autre angle, la DSP brandit la menace de sanction à l'encontre d'éventuels réfractaires à cette directive : «Toute circoncision pratiquée en dehors du contexte réglementaire sera passible de sévères sanctions. Le conseil de l'ordre sera sollicité pour le retrait du diplôme», tout en déplorant l'attitude de quelques citoyens qui, poussés par la fougue de la fête, s'orientent vers des «circoncisions» interdites. «L'Etat consacre un grand budget pour mener à bien cette opération. De plus, l'acte est gratuit. Je me demande pourquoi on recourt aux actes illégaux.» Point de bistouri, point de thermocautère. Parents et chirurgiens sont avertis en cas d'incident…Cette circulaire ministérielle fait suite au drame qui a causé un handicap pour 14 enfants dont deux ont perdu leur gland. Aujourd'hui, elle est appliquée à la lettre par la DSP. Elle sera toujours de mise après le mois sacré sauf que la direction ne se chargera pas du volet programme. «C'est clair, seuls des chirurgiens sont habilités à circoncire dans les mêmes conditions édictées par la directive de juin 2005», conclut notre interlocuteur. En définitive, en plus des engagements pris par le secteur sanitaire en matière de prévention contre toute éventuelle déconvenue sur l'acte, les séquelles du bistouri demeurent vivantes dans la localité de Khroub…