«Aucune autorité locale ni nationale encore moins son employeur n'ont daigné nous informer sur le sort de mon mari. Je l'ai appris par hasard hier à travers les médias», s'étouffe Mme Othmani, épouse de Djamel, un navigateur mécanicien parmi l'équipage du vraquier battant pavillon algérien, le MV Blida pris en otage depuis samedi dernier par un commando somalien en haute mer alors qu'il allait vers la Tanzanie. Sa sœur Fatiha, également inquiète, ne savait pas que son frère est retenu par les pirates. L'identité du navigateur, que nous a révélée une source auprès de la CNAN, n'a pas été communiquée officiellement. Selon nos sources, 4 marins parmi les 17 algériens, composant l'équipage, sont issus de l'est du pays. Les autres étant issus majoritairement du Centre. L'inquiétude était hier à son comble chez la famille de Othmani surtout lorsqu'elle a appris qu'aucun contact n'a été établi avec les ravisseurs. «Il faut que notre Etat intervienne pour libérer Djamel et ses collègues. D'autant plus que les Somaliens sont africains et musulmans», ont-elles tonné sur le perron de l'immeuble familial situé à la rue de Bretagne de la cité FLN (ex-Champ de Mars) de Annaba. Agé de 49 ans, Djamel est père de deux garçons, Walid, 19 ans, et Zakaria, 9 ans. Il a quitté son foyer, situé à la cité populaire El Fakharine, il y a près d'un mois. Habituellement, il passe en moyenne six mois en pleine mer avant de revenir chez lui pour y profiter d'un repos équivalent à 12j/mois d'embarquement. Un congé qu'il passe en majorité à pratiquer l'haltérophilie. Ses amis, ses voisins et autres curieux ont insisté pour avoir de ses nouvelles. «Il a deux enfants et une épouse qui l'attendent. On doit le sauver par n'importe quel moyen pour qu'il revienne aux siens», insiste la femme de Djamel. Très estimé par ses pairs, ce dernier est actuellement au centre de discussions sur la place publique annabie, qui suit de près les développements de cette affaire, qui plus est, une première en Algérie.