Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a fortement critiqué la direction palestinienne pour son attachement à certaines positions politiques qui, selon lui, entravent tout progrès au niveau du processus de paix. Ghaza De notre correspondant Dans des déclarations rapportées hier par le journal israélien Jerusalem Post, Netanyahu a dit que «la direction palestinienne refuse de reconnaître Israël comme Etat juif, comme elle refuse de faire tomber le droit au retour des réfugiés palestiniens, en plus du refus des mesures sécuritaires réclamées par Israël». Ces trois «non» palestiniens empêchent, selon lui, la conclusion d'un accord de paix entre les deux parties. Quant au choix palestinien de se diriger vers l'ONU pour obtenir une reconnaissance internationale d'un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967, Netanyahu a prétendu posséder une panoplie de mesures y répondant sans donner plus de détails, indiquant qu'il préfère que les Palestiniens ne prennent pas cette voie unilatérale, car c'est une orientation négative de leur part. Le Premier ministre israélien a par ailleurs indiqué qu'il s'est récemment entretenu avec le président du Chili, Sebastian Pinera dans un effort pour empêcher la reconnaissance par son Etat de l'Etat palestinien, ce qui a été fait récemment par un certain nombre de pays d'Amérique latine dont le Brésil, l'Argentine et l'Equateur. Netanyahu a affirmé que «la reconnaissance d'un Etat palestinien éloignera la possibilité de faire la paix et élargira les distances au niveau des négociations, car il renforce le sentiment chez les Palestiniens de pouvoir obtenir tout ce qu'ils veulent sans avoir besoin de négociations avec nous.» Quant à la poursuite de la colonisation dans les territoires palestiniens qu'il a qualifiée de questions de procédures pour les négociations avec Israël, Netanyahu a dit que les Palestiniens ont refusé toute concession. Le président Mahmoud Abbas refuse toute reprise des négociations avec Israël sans un arrêt total de la colonisation dans les territoires palestiniens, y compris dans la ville sainte d'Al Qods. Une petite analyse des déclarations du Premier ministre israélien montre en premier lieu qu'Israël veut une paix taillée sur mesure, sans rien céder aux Palestiniens quant à l'acquisition de leurs droits nationaux pour lesquels ils luttent depuis plusieurs décennies. D'un autre côté, le président Mahmoud Abbas, l'Autorité palestinienne et l'Organisation de Libération de la Palestine ne semblent pas aussi faibles, comme veulent le faire croire certains opposants, surtout le mouvement Hamas qui contrôle en solo la bande de Ghaza depuis le mois de juin 2007 suite à un putsch armé. Le mouvement Hamas accuse le président Abbas et le mouvement Fatah dont il est le chef d'avoir fait des concessions graves sur les points fondamentaux de la question palestinienne, dont la question des réfugiés palestiniens et de la ville sainte d'Al Qods, ce que vient de nier le Premier ministre israélien en personne. Plus que cela, devant cette résistance farouche du Président palestinien enveloppée d'un gant de velours, Israël commence une campagne médiatique tendant à dénigrer cet homme, tentant de le montrer comme un antisémite. Un site d'information israélien a commenté la mort du frère du président Abbas lundi à Damas en Syrie, sous un grand titre, disant «Le frère de celui qui ne reconnaît pas l'holocauste, le terroriste Mahmoud Abbas est mort à Damas». Sont-ce les prémices d'un plan conçu par les Israéliens et les Américains pour faire disparaître Mahmoud Abbas, à l'image du regretté Yasser Arafat lorsqu'il a osé dire non à la paix made in Israël a Camp David en l'an 2000. Si Abbas continue à s'obstiner comme il le fait actuellement, il devrait être très prudent, car en fin de compte, aux yeux d'Israël, aujourd'hui, il ne diffère pas beaucoup de Yasser Arafat