La dégradation de la faune du fait du ramassage excessif de l'escargot à des fins de commercialisation évidentes constitue, d'après les spécialistes, une atteinte éminemment nuisible au maintien et à la protection de la pédogenèse. Déjà que la problématique de déstabilisation des sols et de glissements de terrain à répétition a causé, dans la wilaya de Mila, de mémorables dégâts, pour ne pas revenir en détail sur la terrible catastrophe d'affaissement de terrain qu'a connue la région de Sibari. Les ardents défenseurs de la nature sont catégoriques : « L'extraction anarchique et incontrôlée de ces mollusques gastéropodes pulmonés, surtout en période de repos (hibernation) est un important facteur d'érosion du sol et de déstabilisation de la pédogenèse, tout comme elle peut causer un déséquilibre dans le cycle de reproduction de l'animal ». Ainsi donc, l'accentuation d'une façon anormale des affaissements, essentiellement sur les terrains en pente et les talus, constatés ces derniers temps, provient en partie de l'effritement des terres par le dérangement continu du sol et l'accélération du processus d'érosion hydrique, d'où l'infiltration rapide des eaux pluviales, et partant, l'affaiblissement de la pédogenèse, expliquent les scientifiques. Par conséquent, il y a lieu de noter qu'entre autres facteurs endogènes participant à l'émiettement souterrain des sols, des effets d'ordre mécanique et des agressions qui sont l'œuvre des humains, tels le ramassage immodéré et le colportage de l'escargot qui croit dans les zones humides et les terres fertiles. Le braconnage échevelé de l'escargot à d'indues périodes de l'année, dans certaines régions de la wilaya, comme Grarem Gouga, Zeghaïa et d'autres localités, a causé des ravages à la nature et provoquera d'ici quelques années l'extinction totale de ces limaçons, outre le fait qu'il générera, le déséquilibre du biotope local. La cueillette tous azimuts et le commerce anarchique de l'escargot ont atteint dans ces contrées la cote d'alerte, à moins bien sûr que l'on veuille s'en voiler la face. Selon des témoignages concordants, d'importantes quantités de gastéropodes sont écoulées au rabais à des ressortissants étrangers, notamment des Espagnols, des Italiens et des Tunisiens. Il va sans dire que ce négoce illicite fait les choux gras de ces étrangers, tant pour les besoins de l'élevage et la reproduction qu'à des fins de consommation. Il convient de rappeler que l'escargot est classé dans l'inventaire des sous-produits forestiers, d'où l'obligation pour l'administration de tutelle de prendre en charge le contrôle et les mouvements de son colportage afin de maintenir l'équilibre de la faune et l'écologie d'une manière générale.