5912 petites et moyennes entreprises employant 37 000 salariés sont implantées sur le territoire de la wilaya de Annaba, soit 32% de la population active. Ces chiffres ont été révélés pendant les travaux du séminaire de formation sur le thème de l'Entreprenariat organisé dernièrement à Annaba par le Groupe de développement des industries Algériennes (AIDG). Le commerce, avec 39%, occupe la tête de liste des secteur économiques, où sont actives ces PMI/PME. Il est suivi par le BTPH, l'agroalimentaire, la sidérurgie et la métallurgie. Dans cette wilaya, l'artisanat est créateur de 2167 postes de travail regroupés dans 28 coopératives et 400 entreprises inscrites. « Nous ne comprenons pas pourquoi à Annaba les services des impôts s'entêtent à rejeter les demandes d'exonération d'impôts au bénéfice des créateurs de microentreprises dans le cadre du système CNAC au profit des chômeurs, dont la fourchette d'âge varie entre 35 et 50 ans. Ce blocage est très préjudiciable au plan économique et social. Conséquence, de nombreux créateurs d'entreprise déclarés éligibles par la CNAC et ayant bénéficié du crédit bancaire, n'ont pas pu démarrer leurs activités. Pourtant, il existe un décret portant sur le bénéfice de l'exonération », a déclaré le directeur régional de la CNAC à Annaba. En effet, plus d'une centaine de bénéficiaires déclarés éligibles aux avantages de la CNAC pour la création de leur microentreprise sont bloqués. Bon nombre ont bouclé leur période de grâce pour le remboursement de leur crédit bancaire sans avoir entamé leurs activités. De son côté, le responsable de l'Ansej affirme que son institution est à l'origine de la création de 1600 microentreprises à l'origine de la création de 5000 postes de travail permanents. « Ces microentreprises représentent une source de vie non négligeable pour 18 000 familles », a-t-il déclaré. A ce séminaire organisé par l'AIDG, le découragement et le pessimisme étaient visibles sur les visages des créateurs d'entreprise participants. L'un d'entre eux a été particulièrement virulent dans ses propos vis-à-vis des responsables centraux du ministère de l'Industrie. « Je me suis proposé de réaliser en Algérie une unité de fabrication, réparation et entretien de vilebrequins pour les moteurs de type Fiat. Je leur ai soumis mon dossier bien ficelé. Ils m'ont traité de débile. J'ai par la suite contacté des responsables nigériens qui étaient prêts dans le cadre d'un partenariat à déplacer une importante unité abattoir très sophistiquée en Algérie. Tout était prêt nous n'attendions que l'accord des autorités algériennes. Là également, ce fut le grand flop. C'est pourquoi, lorsque je vous ai entendu parler de l'entreprenariat et de la nécessité d'avoir seulement en plus d'une grande idée, d'être engagé, déterminé et travailler beaucoup, j'ai souris. Il est bien beau en Algérie de papoter autour d'une table, mais la réalité chez nous et que tout est blocage ». Des interventions du genre ont été nombreuses. Et même si à la clôture du séminaire le docteur Merouane Lakhehal Ayat a cité de nombreuses réussites à partir d'un rien, de créations d'entreprises à travers le monde, les participants ne paraissaient pas convaincus. La réussite de ce séminaire réside beaucoup plus dans l'approche des enseignements ou des expériences vécues par Merouane Lakhehal Ayat professeur de finance à New York, Bendimerad Chaouki, chef d'entreprise et expert en organisation et en management, Lachab Youcef, directeur général adjoint du Fond de garantie des crédits aux PME. Dans leurs communications, ces trois sommités algériennes de l'entreprenariat ont peu dissipé la morosité ambiante qui régnait à l'ouverture de cette manifestation. Avec forces arguments, ils ont mis en relief tous les ingrédients pour la réussite de tout projet de création d'entreprise.