L'École régionale des Beaux-Arts d'Azazga n'a pas encore rouvert ses portes au grand dam de ses étudiants qui devaient renouer avec leurs ateliers au mois de septembre dernier. « Notre école reste désespérément fermée depuis l'été dernier et, à ce jour, rien n'augure une probable reprise », s'écrie un des étudiants de cet établissement. « Deux sections sur les quatre prévues officiellement ont été supprimées (les 1re et la 2e années) et pour la spécialité nous devons rejoindre d'autres établissements hors de la wilaya de Tizi Ouzou », précise, affligé, un autre pensionnaire de l'école régionale. Les quatre étudiants, qui disent parler au nom de leurs camarades, signalent le manque de moyens et le délabrement de leur structure. « Il y a plus d'une année, l'on nous a supprimé l'hébergement, faute de structures appropriées et la restauration se fait au sein d'un établissement de l'éducation nationale de la ville d'Azazga », rappellent nos interlocuteurs. Quant à l'hébergement des jeunes filles, il a été assuré jusque-là au sein des résidences universitaires de Tizi Ouzou. En effet, plusieurs artistes en formation dans cette école ont dû recourir à la location parfois de locaux inappropriés, pour pouvoir suivre leur cursus. « Je réside à Iferhounène et je suis contraint d'effectuer plus de cinquante kilomètres en aller et la même chose pour rentrer quotidiennement. Une navette dont je suis las sans parler de la fortune que cela me coûte », nous apprend l'un des futurs artistes. Ils sont unanimes à reconnaître que l'avenir de leur école est hypothéqué par son état de dégradation. Ni clôture, ni statut, ni infrastructure digne de sa vocation d'établissement régional couvrant cinq wilayas du Centre et de l'Est du pays et qui exige qu'elle soit dotée d'un encadrement qualifié et suffisant. Un état de fait qui a contraint les étudiants à déclencher, il y a quelque mois, un mouvement de grève. Les étudiants ont occupé l'établissement jour et nuit, sans apporter les fruits escomptés. Ajouter à tout cela l'instabilité de son personnel dirigeant. Ainsi, l'on nous parle de l'éventuel départ de l'actuel directeur de cet établissement, nommé il y a plus d'une année. Nos tentatives d'avoir l'avis du directeur ou du personnel administratif sont restées vaines.