Le FLN a clôturé, hier, sa campagne électorale à Tizi Ouzou, par un discours beaucoup plus virulent, voire arrogant, à l'égard de toute la classe politique, sans distinction. Même les partis de la coalition présidentielle n'ont pas été épargnés par Ali Seddiki, superviseur de la commission provisoire de wilaya, et Abdelkrim Abada, membre du bureau politique chargé de l'organique, qui se sont succédé à la tribune, hier lors de meeting qu'a abrité la maison de la culture Mouloud Mammeri. Ali Seddiki ouvre le bal avec une brève intervention qui se limite à cette phrase : « Je dis à ces nains de la classe politique que le FLN est de retour à Tizi Ouzou. » Abdelkrim Abada versera, lui, dans le même sens et ira encore plus loin en déclarant : « Le FLN a plus de 50 ans d'âge. Il n'est pas un parti né dans les laboratoires avec ses moustaches pour prendre le pouvoir le lendemain. » Allusion faite au RND qui a raflé une majorité parlementaire, une année après sa fondation. En plus du parti d'Ahmed Ouyahia, l'ex-bras droit de Ali Benflis, sans hésitation aucune, lâchera : « Tous les partis nés après les évènements tragiques d'octobre 1988 ont édifié leur programme sur l'insulte, la destruction et la peur. » Pour la Kabylie, il parlera de « certains partis qui veulent monopoliser la scène et isoler le FLN », en allusion aux partis implantés dans la région. Abordant le spectre de la fraude qui hante d'ores et déjà l'ensemble des partis en lice pour le scrutin de jeudi prochain, l'ex-porte-parole du parti majoritaire se demandera comment le FLN peut-il frauder, lui qui « avait été victime de la fraude en 1990, 1991 et en 1997. Il avait été contraint de quitter le pouvoir sans que cela ne l'empêche de cohabiter avec ses rivaux ». « La fraude est née avec le multipartisme. A l'époque du parti unique, il était insensé que le FLN fraude contre lui-même ! » assènera-t-il. Le conférencier a révélé, en outre, que le groupe parlementaire de son parti « prépare une proposition de loi sur les partis et à travers laquelle tout parti qui n'a pas une représentativité de 5% au minimum, n'aura pas le droit d'exister ». Le représentant du parti au pouvoir n'a pas expliqué, toutefois, comment ladite proposition de loi compte jauger le poids de chaque parti. Outre le discours, c'est la composante du public, dont la majorité est juvénile, qui attire l'attention. Interrogés sur le motif de leur présence, ils feront savoir qu'ils sont stagiaires du centre de formation professionnelle (CFA), sis à la haute-ville. Les responsables de l'établissement les ont contraints d'assister au meeting du FLN, après avoir suspendu les cours de l'après-midi d'hier. Telle est la rivalité loyale à laquelle appelle le FLN.