Une polémique vient de naître entre le FLN et le RCD au moment où la campagne électorale pour les partielles du 24 de ce mois s'apprête à clore sa deuxième semaine. Avant-hier, le leader du RCD n'a pas épargné le parti majoritaire lors de sa tournée dans la wilaya de Béjaïa. Saïd Sadi s'en est pris durement au superviseur de la commission provisoire du FLN de Tizi Ouzou, Ali Seddiki, qu'il a accusé d'être « pris en charge depuis six mois par les moyens de l'Etat pour superviser l'opération de fraude dans la région ». A ce propos, le responsable local du FLN n'est pas resté insensible. Pour prendre sa revanche, Ali Seddiki, lors d'une conférence de presse organisée hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri à Tizi Ouzou, a répondu au président du RCD avec un ton loin d'être tendre. D'emblée, le superviseur de l'instance provisoire du parti majoritaire dira, sans toutefois se hasarder à citer nommément le docteur Saïd Sadi : « Ce responsable politique, en tenant de tels propos, est en train de préparer des arguments pour justifier l'échec de son parti. » « L'échec de ce parti, d'ailleurs, a débuté lorsqu'il a prouvé son incapacité à présenter des listes de candidatures à travers toutes les communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Bien au contraire, il a reculé par rapport aux précédentes échéances électorales », poursuit M. Seddiki. Pour ce qui est des ministres du FLN, dont Saïd Sadi récuse les visites en Kabylie dans le cadre de la campagne électorale, le conférencier précisera : « Les cadres du parti, même s'ils sont au gouvernement, viennent toujours en leur qualité de militant. » A l'adresse du RCD, il ajoute : « Lorsqu'ils étaient à l'APN, ils (les députés du RCD, ndlr) se retiraient chaque fois qu'il était question de prendre une position décisive. Même la langue amazighe, ils ont toujours cherché des moyens pour son blocage. Que ce soit au Parlement ou au sein de la commission de réforme du système éducatif. » Au sujet de la gestion des futures assemblées communales de Kabylie, le représentant du FLN n'écarte pas d'éventuelles alliances avec des élus d'autres partis qui « prôneront la primauté de l'intérêt public et non avec ceux qui bloqueront des APC pour des visées partisanes ». Les têtes de liste du parti de Belkhadem à Tizi Ouzou, en l'occurrence Slimane Kerrouche (APW) et Hamid Malki (APC), présents au point de presse d'hier, mettront l'accent sur « la gestion participative que les élus de leur parti adopteront ». M. Kerrouche ajoutera : « Certes, un mandat de 20 mois ne permet pas de faire aboutir tout le programme du parti, mais il servira à la prise en charge des préoccupations urgentes du citoyen. » Outre la campagne électorale, Ali Seddiki a fait savoir qu'après les élections, il sera procédé à l'installation des structures locales du parti à l'échelle de la wilaya. « La mouhafadha de Tizi Ouzou et l'ensemble des kasmas, au nombre de 67, sont prêtes et seront installées après les élections, probablement vers la fin du mois de décembre », dira M. Seddiki. Toutes les instances locales du FLN à Tizi Ouzou, rappelle-t-on, ont été dissoutes et remplacées par des commissions provisoires depuis l'été dernier suite à l'évincement de l'ancien mouhafedh, Akli Arbouche, accusé de « mauvaise gestion ».