Sur instruction de la Direction générale de sûreté nationale (DGSN), la sécurité au niveau de tous les postes frontaliers terrestres avec la Tunisie a été renforcée en moyens humains. Cette mesure a été prise, selon des sources sécuritaires, pour parer à toute éventualité. L'éventualité en question est l'afflux de Tunisiens vers l'Algérie via les postes de Tita, Bouchebka, Ras El Ayoun, El Mridj (Tébessa), El Haddada, Ouled Moumen (Souk Ahras) et ceux de la wilaya d'El Tarf, El Ayoun et Oum Teboul. Le personnel affecté à ces postes n'est pas spécialement issu de la police des frontières, précisent nos sources. Il y a même des éléments issus des brigades mobiles de la police judiciaire (BMPJ), comme c'est le cas à El Tarf. En moyenne, ces postes ont été renforcés chacun par 7 éléments. Durant ces dernières 24 heures, nos postes frontières ont été sollicités pour le retour des Algériens de Tunisie et le départ des Tunisiens vers leur pays. Contacté par téléphone, un responsable de la police des frontières terrestres nous a déclaré : «Hier, la situation sécuritaire au niveau des différents postes frontières était normale. L'horaire d'ouverture au trafic humain depuis la Tunisie est limité cependant de 7h à 17h.» Il faut dire que la rumeur s'installe en l'absence d'informations officielles relatives aux dispositions prises par les autorités algériennes à l'effet d'assurer l'évacuation des ressortissants algériens présents sur le sol tunisien durant les émeutes. Elle est accentuée par le refus des taxis clandestins de se rendre dans ce pays, de peur d'être pris en otage. «Je ne peux pas me rendre en Tunisie, surtout après l'instauration de l'état d'urgence. J'ai transporté plusieurs Algériens vers la capitale tunisienne et je me retrouve aujourd'hui dans l'incapacité de leur assurer le retour», affirme un chauffeur de taxi clandestin rencontré hier près de la station, en face de la gare de Annaba. Par ailleurs, la sécurité au consulat général de Tunisie à Annaba a été renforcée par plusieurs éléments de la police algérienne. Bien que ce soit le calme depuis le début des évènements en Tunisie, plusieurs policiers ont quand même pris poste devant la chancellerie tunisienne pour assurer la sécurité du personnel.