Une nouvelle fois, la commune de Chettia, à 7 km au Nord de Chlef, a été le théâtre de violentes manifestations qui ont duré trois jours consécutifs. Comme cela a été le cas en avril 2008 où les habitants avaient protesté contre leurs conditions de logement et la crise de l'emploi. Heureusement, cette fois, les dégâts sont moindres qu'en 2008 où presque tous les édifices et services publics avaient été endommagés. Qu'est-ce qui a fait encore sortir les citoyens dans la rue? En fait, pour beaucoup d'habitants et d'observateurs, la hausse des prix de certains produits de large consommation n'est que le facteur déclenchant. D'après eux, la crise couvait depuis longtemps et les citoyens n'ont cessé, ces derniers temps, d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la dégradation continue de leurs conditions de vie. Cela va de la précarité des habitations en préfabriqué au chômage galopant, en passant par l'absence d'activités de loisirs et de prise en charge des besoins essentiels de la jeunesse. A défaut donc d'une saine occupation, les jeunes ont sombré dans la consommation de drogue, ce qui a fait de leur cité une plaque tournante du trafic des stupéfiants. Sachez aussi que la ville est un ensemble de constructions en préfabriqué qui datent du tremblement de terre de 1980. Le dispositif de remplacement de ce type d'habitat, mis en place par le gouvernement en 2009, n'a pas été suivi par les familles concernées pour plusieurs raisons. Bien qu'achevés depuis des mois, les 2300 logements sociaux tardent à être distribués. Sur un autre plan, l'agglomération de Chettia, qui compte 85 000 habitants, n'a bénéficié d'aucun projet structurant ni d'activités économiques susceptibles de créer des emplois. Et cela, malgré les sommes colossales dont a bénéficié la wilaya au titre des différents plans de développement local. Les habitants de Chettia ont donc l'impression d'avoir été abandonnés à leur triste sort sans aucune assistance de l'Etat. Leur énième SOS sera-t-il enfin entendu ?