Rebelote. Après une accalmie de quelques heures, les manifestations ont repris, hier à 15h à Chettia, commune limitrophe de Chlef. Des jeunes ont de nouveau bloqué la RN4 Chlef-Ténès et l'artère principale de la ville à l'aide de pierres et de pneus enflammés. De nombreux automobilistes ont dû rebrousser chemin, comme nous avons pu le constater sur place. Des unités antiémeute ont été dépêchées sur les lieux, appuyées par les éléments de la sûreté urbaine. La veille, des affrontements violents ont eu lieu entre les services de sécurité et les manifestants. Ces accrochages ont duré jusqu'à une heure tardive de la nuit. Des dégâts sont à signaler à l'agence commerciale d'Algérie Télécom, alors que le réseau d'éclairage public a été vandalisé. Les forces de l'ordre ont procédé à l'arrestation d'une vingtaine de jeunes à Chettia. Pour beaucoup, ce mouvement de colère est la goutte qui a fait déborder le vase, car le malaise couvait depuis longtemps dans cette localité déshéritée qui compte plus de 85 000 habitants. En avril 2008, celle-ci avait connu des manifestations violentes qui se sont soldées par des dommages importants causés aux édifices et services publics. Les motifs de la révolte sont pratiquement les mêmes : hausse des prix des produits de large consommation, pauvreté, chômage galopant et surtout précarité des conditions de logement. Rappelons que Chettia compte plus de 7000 habitations en préfabriqué datant du séisme de 1980, dont la plupart sont dans un état de délabrement avancé. Malgré les incessants appels de détresse, les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la mesure de la gravité de la situation et s'obstinent à tourner le dos aux revendications légitimes des citoyens.