L'avènement de chaque nouvel an berbère se pose tel un rituel incontournable pour Boumelal, cette bourgade de plus de 1200 âmes et distante de 3 km du chef-lieu de la commune de Chemini. L'école primaire de ce bourg avait abrité un déjeuner collectif, une exposition ainsi qu'un concours de poésie. «La célébration de yennayer n'est pas un fait nouveau, même si auparavant on le solennise en famille avec l'immolation d'animaux de basse-cour. L'association Assirem a prit l'initiative d'organiser cette fête afin de pérenniser les us en conviant chaque famille du village à prendre part au déjeuner collectif » nous dit un organisateur. Diverses associations activant dans la région ont été parmi les convives ayant pris part au déjeuner préparé avec le grand soin des femmes du village. L'association Ness El-Khir activant au niveau de la capitale a été l'hôte du village. «Ce type d'évènement est à rééditer, car il nous permet, familles du village, de nous réunir et de perpétuer nos traditions», nous confie un père de famille. L'exposition des objets traditionnels (jarre, soc, louche en bois, cruche…) ainsi que des articles de presse se référant au nouvel an berbère tiennent à rappeler le cordon ombilical qui nous lie à nos ancêtres. Un peintre natif du village ainsi qu'un sculpteur sur pierre ont exposé eux aussi leurs œuvres, que les visiteurs ont admirées. Selon le vice-président de l'association, «toutes les familles du village ont participé afin que yennayer soit une réussite». La joie qui s'est dessinée sur les visages des villageois et l'euphorie des bambins ont été visibles. Un des membres de cette association insiste vivement sur la primordialité de garder un œil sur le passé à travers le perpétuellement de nos coutumes. «L'artisanat tel que le tissage (usran) de chapeaux, de nappes, de paniers est un métier ancestral dont est connue la région d'Ait Ouaghlis. Il est de notre devoir de pérenniser ce legs laissé par nos aïeuls» nous dit-il.