Construire sa maison devient, par les temps qui courent, une épreuve à laquelle peu de citoyens peuvent prétendre, considérant toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face. Pour ce faire, le parcours est en effet parsemé d'entraves diverses. Après s'être plaints des prix exorbitants atteints par les matériaux de construction, les auto-constructeurs de la région de Aïn El Hammam doivent faire face encore à des difficultés, pour le moins, inhabituelles. Le problème de main d'œuvre qualifiée et spécialisée dans le bâtiment, se pose avec acuité. Bien malin celui qui pourrait s'attacher les services d'un maçon.Un métier qui ne semble pas attirer beaucoup de jeunes, bien que les rétributions soient élevées. Actuellement, le salaire mensuel d'un constructeur défie toute concurrence. A plus de 1 600 DA la journée, au bas mot, peu de gens peuvent se targuer d'égaler la paie d'un maçon qui se chiffre à près de cinq millions de centimes par mois. Les aides-maçons, communément appelés «manœuvres», demandent eux aussi à s'aligner sur les bâtisseurs. Conscients de cette situation de pénurie, aucun «manœuvre» ne consent à travailler à moins de 700 DA/jour. Ce manque d'ouvriers affecte d'ailleurs tous les autres métiers du bâtiment. Les ferrailleurs, les coffreurs, les carreleurs et tous les autres, ne courent pas vraiment les rues. Les plus qualifiés sont recrutés par les entrepreneurs qui savent les attirer, surtout par une «déclaration aux assurances», même si les salaires offerts demeurent moyens. Ainsi, pour réaliser une quelconque construction, il faut recourir aux connaissances pour disposer d'un maçon durant quelques jours, non sans monnayer ce service à prix fort, la loi de l'offre et de la demande étant plus que jamais de mise. Les jeunes exclus du système scolaire ne semblent pas s'intéresser par une formation dans le bâtiment. Rares sont ceux qui s'inscrivent au centre de formation professionnelle pour le métier de maçon. Les anciens maçons, partis à la retraite, ne sont plus remplacés, et, considérant la forte demande en la matière, c'est les salaires des employés du bâtiment qui ne tarderont pas à rivaliser avec ceux de hauts cadres.