Les parents des élèves du CEM Rokia Boughaba (ex-Benabdelmalek filles) ont observé hier matin un sit-in devant le cabinet du wali. Beaucoup d'entre eux criaient, et même pleuraient, revendiquant la reprise des cours pour leurs enfants. «Nous ne sommes pas là pour mendier, nous exigeons le départ de la directrice du CEM, qui n'a pas hésité à compromettre la scolarité de 715 élèves en poussant à la grève les enseignants», martelaient-ils. De leur côté, les enseignants dénoncent, dans une pétition remise à notre rédaction, «les procédés intolérables par lesquels la directrice (citée nommément) a été réintégrée à ce CEM au mépris de la loi, sachant qu'elle avait été mutée par décision d'une commission ministérielle, en janvier 2010, avec la formule: ‘dans l'intérêt général'». La personne qui a signé la décision de réintégration de cette directrice, a-t-elle pensé à l'intérêt de 715 élèves et des 32 enseignants? se demande à son tour le secrétaire national du contentieux et des affaires juridiques du syndicat des enseignants (SNTE), Hadji Hichem. Ce dernier nous a remis des copies de lettres adressées au président de la République et au Premier ministre, les informant de «la situation délétère qui prévaut au CEM Rokia Boughaba de Constantine», et les invitant à «user de leur pouvoir pour que justice soit rendue aux élèves et au personnel cadre». Pour rappel, les enseignants de ce CEM sont entrés jeudi dernier dans une grève illimitée, après préavis déposé le 02-01-2011 auprès de la direction de l'éducation, pour protester contre le «retour discrétionnaire» de cette directrice à la tête de leur collège. Les grévistes se disent excédés par «le despotisme et le mépris» affichés à leur égard par cette dernière. «Humilier le personnel, c'est son seul souci. L'intérêt des élèves ne compte pas pour elle. Nous voulons qu'elle parte», insistent-ils. Dans le rapport de préavis de grève, ils attirent l'attention du directeur de l'éducation sur «les excellents résultats scolaires» qu'ils ont enregistrés l'année passée après la mutation de la personne en question. La direction de l'éducation ne peut continuer d'ignorer ce problème, dont les retombées négatives sont incalculables, surtout pour les élèves.