La situation qui prévaut au Sahel oblige l'Algérie à régler en urgence le problème de l'eau au niveau de la région de Tamanrasset. C'est ce qui ressort de l'entretien accordé, hier, par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal à Algérie plus. M. Sellal confirme que la région de Tamanrasset est dépourvue d'eau. Elle n'a pas de ressources souterraines ni de précipitations, mais elle est importante pour l'Algérie, car c'est la frontière avec les Etats du Sahel. «Il faut un règlement du problème dans le cadre d'une justice sociale, en sécurisant la région, en fixant les habitants et en créant un centre de vie», affirme le ministre en expliquant que le projet de transfert d'eau d'In Salah vers Tamanrasset est stratégique. Une enveloppe de 190 milliards de dinars a été débloquée. Sept entreprises chinoises et Cosider y travaillent. C'est un transfert sur 770 km en deux tubes et de 100 000 m3/jour (50 000 dans une première phase). Cette quantité va assurer, selon le ministre, l'alimentation de la population de manière pérenne ainsi que le développement des villages sur le parcours à l'horizon 2050. «Nous avons découpé le projet en plusieurs tronçons pour le terminer rapidement. Les délais de réalisation courent jusqu'à fin juin 2011. Nous pensons d'ores et déjà que s'il n'y a pas d'incident technique, nous pouvons fournir l'eau à Tamanrasset fin mars-début avril», a soutenu M. Sellal qui fera remarquer que le projet ne sera pas achevé à 100%, mais l'eau sera acheminée. S'agissant de l'implication du partenaire étranger, le ministre rappelle que la réalisation de trois barrages (Laghouat, M'sila et Khenchela) a été confiée à Cosider et pour rattraper le retard son département a fait appel à des sociétés nationales et étrangères, en groupement ou séparément.
