-Exposition : Zohra Hachid-Sellal A la galerie Mohamed Racim (avenue Pasteur, Alger), qui a rouvert ses portes après des travaux d'urgence, l'artiste peintre Zohra Hachid-Sellal expose en ce moment ses «Œuvres récentes», ce qui est aussi le titre de la manifestation. Avec plus d'une cinquantaine de toiles qui expriment la maturité à laquelle est parvenue l'artiste, l'exposition nous replonge dans son univers coutumier, celui des fresques rupestres du Tassili, transfigurées et magnifiées par son style personnel. Mais Zohra Hachid-Sellal s'est intéressée à d'autres thèmes comme les harraga ou Lucy, la plus ancienne humaine connue à ce jour… Avec sensibilité, elle montre qu'elle est capable de se renouveler en restant fidèle à sa démarche artistique. -Le saviez-vous? : A l'aube du cinéma Les premières projections publiques de cinéma en Algérie eurent lieu à Alger et Oran à l'automne 1896, avec l'inauguration officielle des séances du cinématographe des frères Lumière, soit moins d'une année après leur lancement mondial. On y projeta les premières images prises en Algérie par Félix Mesguich, natif d'Algérie et proche collaborateur des frères Lumière. C'est le 28 décembre 1895, à Paris, qu'a eu lieu la première projection publique de cinéma. Organisée par les frères Lumière, elle s'est tenue précisément dans le Salon indien du Grand Café. Cette date est considérée par les historiens du cinéma comme celle de la naissance du septième art. La projection du Grand Café était payante et seulement une trentaine de personnes y avait assisté. Mais, par la suite, le bouche-à-oreille devait prendre le relais et les projections suivantes eurent un immense succès. En Algérie, où la mythique projection du Grand Café avait été relatée par la presse, une année auparavant, dès les premières séances, une foule nombreuse se bousculait pour y assister et voir notamment les prises de vue du port d'Alger et de l'entrée de la rue Bab Azzoun. Ces premières images sont aujourd'hui disponibles au Musée du cinéma de Lyon. -«Hors-la-loi» : L'Oscar et le Mougar Mercredi dernier, le film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi (2010), est entré parmi les neuf films nominés à l'Oscar du meilleur film étranger. Après-demain, nous devrions savoir s'il passera le cap de la sélection des cinq derniers nominés. Comme nous le signalions, le réalisateur a déjà franchi, par deux fois, cette ultime étape de la compétition qui précède la cérémonie finale d'annonce du lauréat, prévue cette année en février. Poussières de vie (1995) puis Indigènes (2006) avaient réussi à entrer dans ce dernier cercle. Espérons qu'il en sera de même cette fois. Mais, quel que soit l'issue de cette épreuve, le film mérite d'être vu et discuté. Il est d'ailleurs reprogrammé à la salle El Mougar d'Alger, à raison de trois séances quotidiennes (14 h - 17 h - 20 h) jusqu'à la fin du mois de janvier. -Oran/patrimoine : La cure des murs La directrice de la culture de la wilaya d'Oran, Rabia Moussaoui, a déclaré à l'APS que l'absence d'une culture du patrimoine est «à l'origine de l'état d'abandon de plusieurs monuments historiques à Oran». Elle a dénoncé les actes de vandalisme, ainsi que les opérations anarchiques de restauration menées de manière individuelle ou sans études, particulièrement à Sidi El Houari. On apprend, par ailleurs, qu'un partenariat a été mis en place entre le département d'architecture de l'Université Mohamed Boudiaf d'Oran (USTO) et un collectif d'architectes de Bordeaux dans le cadre du jumelage entre les deux villes. La capitale de l'Aquitaine dispose d'une expérience remarquable de valorisation du patrimoine architectural en milieu urbain. Cette coopération, appuyée par la formation, devrait donner le jour à des projets concrets. Espérons que cette initiative fasse l'objet d'une communication efficace et régulière. Car, si l'on veut susciter une culture du patrimoine, il faut d'abord de la visibilité. -TV/exceptionnel : «Noir sur blanc» La chaîne Arte diffusera le 25 janvier le documentaire du journaliste allemand Günter Wallraff, Noir sur blanc» (2009) sur le racisme. Pendant une année, Wallraff s'est glissé dans la peau d'un Somalien en teintant sa peau et en se constituant une fausse identité. Il va filmer en caméra cachée le racisme et montrer comment louer un appartement, trouver du travail, prendre les transports, inviter une femme à danser… peuvent être des épreuves terribles. Une mise à nu qui avait fait grand bruit lors de sa sortie. -Exposition : Vous allez rater Issiakhem ! Dans 10 jours, le décrochage. Il y a quelque temps, nous vous invitions à «ne pas rater Issiakhem» à propos de l'exposition exceptionnelle organisée par le Mama sur ce pionnier de la peinture algérienne. Nous vous signalions qu'elle comporte, outre des œuvres connues, des «inédits» qui dormaient dans des collections d'institutions ou de particuliers permettant de découvrir un parcours artistique au cœur des questionnements de l'Algérie. Vous avez, sans doute, tant de raisons de ne pas y aller mais si vous y allez, vous verrez qu'elles peuvent être aussi des déraisons. -Théâtre/Algérie : Troupes à la loupe Samedi dernier, s'est tenue à Oran une rencontre à l'IDRH (Institut de développement des ressources humaines) sur la réconciliation du théâtre avec ses publics. Elle a été animée par Mourad Senouci et Samir Bouanani, qui ont fait part de leur expérience de création et de distribution de la pièce Moutazaoudj fi oôtla (Un marié en vacances, 2006) avec plus de 100 représentations dans le pays, un vrai record ! Le débat s'est focalisé sur la question des expériences des troupes indépendantes, organisées en associations ou coopératives. Les participants ont abordé la notion d'entreprise culturelle en tant que substitution à ces formes d'organisation. Oui, mais il faudrait que ce statut d'entreprise culturelle puisse être créé, car si elles doivent être soumises aux mêmes conditions commerciales et fiscales que les autres, que peut-on espérer pour leur longévité ? -Conférence/urbanisme : Sous le masque de Venise Venise a toujours fasciné les esprits et incarne encore mythes et fantasmes. Ville au passé prestigieux et au patrimoine exceptionnel ! Ville des lagons et canaux, des dédales et alcôves, des gondoles et des touristes ! Ville des amoureux, sanctuaire de Casanova ! Mais, entre la réalité et la vitrine touristique, l'écart est grand. C'est donc tout un monde que Daniel Pini et Rachid Sidi Boumediène aborderont lors de cette conférence, mardi 25 janvier au CCF d'Alger (17-19 h). Daniel Pini est architecte et urbaniste. Professeur à la Faculté d'architecture de Ferrara, il a beaucoup travaillé sur Venise ainsi que sur la Casbah d'Alger. Rachid Sidi Boumediène est sans doute le plus éminent sociologue urbain algérien. Egalement urbaniste, il a occupé plusieurs fonctions dans ce domaine, joignant la pratique à la recherche. Ils emmèneront le public au recto de la belle carte postale. -Edition : cessions de droits par Barzakh L'édition algérienne commence à marquer des points sur le marché international. Ainsi, deux ouvrages des éditions Barzakh seront publiés prochainement en France . Il s'agit du recueil de nouvelles de notre confrère, Kamel Daoud, La préface du nègre» (2009), dont les droits ont été acquis par Sabine Wespieser éditeur, structure indépendante qui n'édite que dix titres environ par an, privilégiant la qualité. Ce recueil, qui avait valu à son auteur le prix Mohammed Dib 2009, sera publié sous le titre Le Minotaure 504, titre d'une nouvelle parue dans Alger, quand la ville dort. De même, le premier roman de Kaouther Adimi, Des ballerines pour une papicha sera réédité par Actes Sud, une réussite pour cette auteure de 25 ans. «Ces deux cessions, nous a déclaré Sofiane Hadjadj, prouvent que le mouvement des livres de création peut/doit se faire aussi dans le sens Sud/Nord (et Est/Ouest)». D'autres droits sont sur le point d'être cédés par Barzakh à des éditeurs étrangers. Il s'agirait de l'essai à paraître de Mustapha Chérif sur sa rencontre avec le Pape, ainsi que du prochain roman de Benfodil (oct. 2011). -Culture/net : Bavardages spirituels Le site Esprit Bavard a réactualisé ses contenus et propose de nouveaux articles. On y trouvera notamment une contribution de l'historien et romancier Djamel Souïdi sur la Conquête arabe de l'Afrique du Nord et un texte de la réalisatrice Malika Laïchour Romane, intitulé J'aime Alger, prose dédiée à la capitale. Les rubriques habituelles du site apportent toujours leur lot d'informations et de découvertes : Patrimoine, voyages, livres, arts, cinéma, musi-que, etc. A voir sur www.espritbavard.com.