Des projets d'utilité publique sont en suspens depuis des années. La commune de Maâtkas (25 km au sud de la ville de Tizi Ouzou) occupe toujours la place de lanterne rouge en matière de développement dans la wilaya. Erigée au rang de chef-lieu de daïra auquel est rattachée la commune de Souk El Ténine, Maâtkas, avec ses 35 000 habitants vivant dans les 45 villages la composant, demeure toujours dépendante des subventions que les pouvoirs publics lui attribuent dans les différents budgets de développement (PCD et PSD). Se classant parmi les plus pauvres communes d'Algérie, la municipalité de Maâtkas accuse un énorme retard en plusieurs domaines. Les jeunes, livrés à eux même, sont rongés par le chômage et l'oisiveté. «La misère commence sérieusement à s'installer au sein de toutes les couches de la population», s'est inquiété un villageois. La population juvénile se plaint surtout du manque criard d'infrastructures nécessaires pour cette frange de la société. L'exemple de l'Olympique sportive de Maâtkas (OSM), qui éprouve des difficultés en matière d'entraînement ou de préparation aux compétitions, illustre cet état de marasme dans la région. Pour la saison footballistique, ce club, pensionnaire du championnat de wilaya, n'a reçu que 7 millions de centimes, un montant représentant la subvention annuelle octroyée par l'APC. A signaler en outre que le projet de construction d'un stade communal à Bouhamdoun, dont les travaux de déblaiement et de terrassement ont déjà cessé, ne verra pas le jour ; l'assiette foncière initiale devant recevoir ce projet a été transférée pour la réalisation d'une caserne au profit de la protection civile. Les projets qu'attend urgemment la population sont notamment l'assainissement des eaux usées, la rénovation du réseau AEP, l'électrification des foyers, ainsi que l'achèvement des travaux de construction d'une bibliothèque et d'une crèche communales. Cependant, le rythme d'avancement pour la première est décidément au point mort, alors que la seconde attend une rallonge financière pour son achèvement. En matière de communication inter-villages et dans le chef-lieu, qui présente encore un décor hideux, la plupart des routes nécessitent d'importants aménagements, tant leur état laisse à désirer. Les autorités locales ont hâte de lui donner un autre visage dans le cadre de l'aménagement urbain, mais celui-ci n'est pas prêt, semble-t-il, à être lancé. Quant à l'alimentation en gaz naturel, la réalisation du réseau dans la localité a touché, dès les premiers temps, le centre-ville et sa périphérie. L'on attend son extension vers d'autres contrées pour toucher la moitié des villages de la commune, indique-t-on à l'APC. Concernant le logement, la commune de Maâtkas accuse un déficit, notamment en logements sociaux. En trois années, la municipalité n'a vu que dix logements construits. A propos de l'institutionnalisation de la fête de la poterie en festival pour permettre, à l'origine, la création de l'emploi, cet objectif ne semble pas avoir été atteint, lui aussi.