Les habitants des 15 villages que compte Ibarkouken, dans la commune de Maâtkas, à 20 km au sud de Tizi Ouzou, sont confrontés à une myriade de problèmes. Le manque chronique d'eau, les routes défoncées, les risques d'incendies sont autant de problèmes qui hantent ces habitants au quotidien. Même les autorités locales, notamment le premier vice-président de l'APC qui nous a reçu dans son bureau, en ce début du mois d'août caniculaire, reconnaît que beaucoup reste à faire pour les villages d'Ibarkouken, qui englobe plus de 12000 habitants, sur les 38 000 que compte la commune de Maâtkas. Elle est parmi les localités les plus peuplées à Tizi Ouzou. A commencer par la route qui dessert la région sud de la commune. En plus d'être escarpée et étroite, des nids-de-poule la jonchent tout au long de ses 13 km. «La dernière réfection de cette route remonte aux début des années 2000. Depuis, elle est totalement abandonnée à son triste sort par les autorités locales», nous dira d'emblée notre guide du jour, Rachid, du village Tasdart. «Nous ne pouvons pas entretenir et désherber toutes les routes de la commune avec un effectif qui diminue d'année en année. Les retraités ne sont même pas remplacés», justifie le vice-président de la commune de Maâtkas, M. Mokhtari. A toutes les difficultés de la commune, l'élu se justifie par le manque cruel de budget alloué à sa commune. «Les trois PCD de la commune ne dépassent pas les 6 milliards de centimes en trois ans. Quoi faire de ces miettes ?», ajoute-t-il. Aucune goutte d'eau depuis 12 jours Par ailleurs, le problème le plus épineux reste le manque d'eau. La commune n'est alimentée qu'avec 47000 m3 par jour, pour une population de 38 000 habitants. «Depuis 12 jours aucune goutte d'eau n'a coulé des robinets», nous déclare un autre villageois. Même topo du côté des villages Tamdaght Ouzemour, Ath El Hadj Ali. «Nous avons interpellé à ce sujet le directeur des l'hydraulique et le wali. Ils nous ont promis de prendre en charge ce problème le plus vite possible. On n'est pas restés les bras croisés», et de préciser encore : «L'eau manque dans toute la commune pas seulement pour les villages Ibarkouken», annonce toujours le même élu qui ajoute qu'un projet de réalisation d'un château d'eau d'une capacité de réserve de plus de 500 000 litres n'a pas trouvé une assiette pour sa réalisation. Le projet est aujourd'hui en stand-by. Le manque de foncier est aussi un hic à Maâtkas, à l'instar de l'ensemble des communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Les habitants ont recours à l'achat de citernes d'eau à raison de 1700 DA. Le projet de la réfection du réseau de distribution d'eau potable, qui est gagné par l'usure et la vétusté, est aussi en étude, affirme-t-on. Il sera réalisé incessamment. Dans certains endroits, comme aux villages Tasdart et Tamdaght Ouzemour, des eaux usées menacent de s'infiltrer dans les conduites de l'eau potable. Des fosses septiques débordent à côté des conduites d'eau. Le risque MTH n'est pas à écarter. Même la nappe phréatique est extrêmement pauvre à Maâtkas. D'autres infrastructures de base font défaut à Maâtkas. Déjà dépourvue d'un lycée, il n'existe qu'une seule école primaire et un CEM pour les 15 villages d'Ibarkouken. «Des enfants du primaire parcourent plus de 10 km à pied pour arriver à l'école, c'est vraiment désolant», dira un père de famille rencontré au chef-lieu de la commune. Pour les infrastructures sportives et de loisirs, elles sont quasi inexistantes. Aucun foyer de jeunes ou bien une aire de jeu n'existe à Ibarkouken. Même pour regagner le chef-lieu de la commune du côté d'Ibarkouken, il faut faire un détour de plus de 10 km par la commune voisine de Souk El Tenine, au lieu de 3 km. Un villageois s'est opposé au passage de la piste sur sa propriété. En un mot, le développement local fait défaut à Maâtkas. Ce fameux mot reste toujours conjugué à l'inconnu.