Ils étaient une douzaine sur 29 à se présenter au siège de la wilaya pour se plaindre du maire de la commune de Chentouf. Deux d'entre eux ont été reçus pour transmettre leur protestation contre leur élimination d'une liste de souscripteurs à un programme de 74 logements ruraux en voie d'achèvement. Depuis 2008, ils ont versé chacun 40 millions de centimes sur un total de 63 pour bénéficier d'un logement individuel, type F2, bâti sur de 120 m2. «Au motif que nous ne résidons pas à Chentouf, le nouveau P/APC a opposé son véto au promoteur en ce qui nous concerne. La plupart d'entre nous, nous habitons à Témouchent. Comment se fait-il alors que, pour d'autres quotas de logements réalisés auparavant à Chentouf et en d'autres communes de la région, des gens habitant des wilayas très éloignées ont bénéficié de logements ruraux ?» Sollicité, le maire confirme que des non résidants ont bénéficié de logements : «On fermait les yeux», nous dit-il au téléphone. En réalité, toutes les autorités locales de la région l'ont fait, aiguillonnées qu'elles étaient par l'obligation impérieuse de réaliser le programme présidentiel d'autant que, face à l'offre, la demande exprimée par les habitants des zones rurales était très faible. Cela s'est particulièrement passé en quelques villages lorsque des promoteurs ont été incités à lancer le chantier d'un programme alors qu'il n'existait pas suffisamment de candidats au logement. L'on avait tablé sur le fait qu'à la vue des logements en cours de réalisation, cela susciterait la demande. Cela ne fut pas le cas et comme il fallait que le promoteur rentre dans ses frais, toute demande de tout souscripteur d'où qu'il vienne a été acceptée. De la sorte, des gens des Hauts-Plateaux et du Sahara ont pu à très moindre frais entrer en possession d'une résidence d'été, parfois située à quelques encablures de la mer. En ce qui le concerne, le P/APC de Chentouf explique que 320 demandes de logements ruraux sont enregistrées actuellement à son niveau alors que, pour tout le programme quinquennal 2011/2014, sa commune n'a bénéficié que d'un quota de 56 logements. Interrogé sur le fait que l'on pénalise des citoyens trois années après qu'ils aient souscrit à un logement, le DLEP indique que l'affaire est pour le moins bizarre puisque les 74 logements dont il est question font partie d'un programme de logements attribué à Chentouf en 2010 : «Comment se fait-il que les protestataires aient pu y souscrire en 2008 ?» Y a-t-il eu une arnaque puisque le promoteur a réalisé d'autres quotas de logements à Chentouf les années précédentes ?