Depuis de longues années, le complexe sportif de proximité (CSP) de la ville de Bechloul est dans un piteux état. La dégradation y est généralisée : les vitres cassées, murs et plafonds défoncés, sanitaires dégradées, etc. De plus, après son ouverture en 1998, l'établissement est géré par un intérimaire. La structure censée accueillir les jeunes de la commune dans de bonnes conditions, sert plutôt à pervertir qu'à divertir. Lors d'une récente virée dans ce complexe, l'on a remarqué l'absence de l'Etat, avec les retombées négatives que cela engendre. À notre arrivée sur les lieux, la seule chose qui a pu attirer notre attention, ce fut le bruit assourdissant qui se dégageait d'une des salles de l'établissement. En ouvrant la porte ce fut la fumée des cigarettes qui emplit les narines. Un groupe de jeunes qui ne devaient pas dépasser les 20 ans, disputent une partie du billard, tandis que d'autres enfants, ayant visiblement moins de dix ans, jouent au playstation. Quelques mètres à côté, la cafétéria du CSP où des jeunes s'adonnaient corps et âmes à leur jeu favori, les dominos ! D'ailleurs, c'est le jeu le plus populaire qui a gagné tous les complexes sportifs de proximité à travers toute la wilaya. Quant au cybercafé du CSP, il faut souligner qu'il était vide lors de notre passage. La salle de sport, le terrain combiné et le stade de football ne cessent de se dégrader sous le regard des responsables. À vrai dire, ces espaces de proximité semblent être dévoyés de leur vocation première. Les autorités concernées, notamment la direction de la jeunesse et des sports et l'ODEJ, censées investir massivement dans la formation et l'orientation des jeunes, ce qui était d'ailleurs leur mission principale, n'arrivent toujours pas à trouver la bonne formule. Une fois dans ces complexes sportifs, les jeunes ne s'y retrouvent plus. À part le domino, le billard, baby-foot et Playstation, il n'y a rien d'autre à faire. Aucune activité pouvant intéresser les visiteurs n'a été conçue, à croire que les chargés de l'animation de ces structures de jeunesse sont à court d'imagination. Outre l'absence de programmes d'animation, le CSP de Bechloul manque aussi d'équipements. Les travaux de réhabilitation, annoncés depuis deux ans, tardent à commencer. Conséquence : les jeunes fuient l'établissement.