Trente-six heures après la mort de Bedine Karim à l'hôpital de Douéra (Alger), le jeune Mohcen Bouterfif, 27 ans, qui a tenté de s'immoler par le feu samedi 15 janvier, dans la commune de Boukhadra, wilaya de Tébessa, a rendu l'âme, hier, à 11h, après 9 jours de coma artificiel et de soins intensifs au centre des grands brûlés de l'hôpital Ibn Sina de Annaba. Il y avait été transféré au lendemain de son geste désespéré. Son frère et une dizaine de ses proches étaient en pleurs. Après le constat médical du décès, la dépouille mortelle a été transférée en début d'après-midi au domicile familial, dans la commune de Boukhadra, escortée par un dispositif sécuritaire impressionnant, en présence du wali de Annaba. «Durant les dernières 48 heures, l'état de santé du défunt était instable, notamment sa tension artérielle ; aussi l'intervention de ses médecins traitants ne lui a pas été d'un grand secours», a expliqué une source médicale. Ni la prise en charge des deux grands spécialistes de brûlures, dépêchés depuis l'hôpital militaire de Aïn Naâdja (Alger), ni le coma provoqué et encore moins l'intubation n'ont pu venir à bout des dégâts occasionnés par le feu sur plus de 60% de son corps. Au cours de son séjour au centre des grands brûlés de Annaba, le défunt avait fait l'objet de l'intérêt, tant sur le plan local que national. Pour s'enquérir de son état de santé, le service des grands brûlés d'Ibn Sina était assailli quotidiennement par des appels téléphoniques depuis la Présidence et les ministères de l'Intérieur et de la Santé.