Les lycéens originaires des régions éparses du Dahra vont pouvoir goûter aux bienfaits de l'internat. En effet, les lycéens originaires des communes les plus éloignées et les plus défavorisées de la région vont enfin accéder à des conditions normales d'études. Jusqu'ici, la plupart des élèves qui parvenaient à passer les écueils des études du cycle moyen n'avaient que très peu de chance de trouver un hébergement décent dans les villes d'accueil de Sidi Ali ou de Khadra. Les lycées n'étant pas en mesure de leur offrir des places dans les internats pour différentes raisons, ces enfants de ruraux aux ressources malingres, n'avaient d'autres choix que de s'en retourner à leurs champs. Certains, pour tenter d'en tirer quelques ressources vivrières et d'autres pour garder les moutons ou les chèvres. Pour les jeunes filles, c'est souvent la fin des illusions et le début de la descente aux enfers. Surveillées, parfois rudoyées par les frères, les oncles et les cousins, elles finissent par se résigner. Pour cette année, ils seront 83 entre filles et garçons à pouvoir enfin accéder à l'enseignement secondaire. Originaires de Ouled Maâla, 83 potaches pourront désormais recevoir un enseignement de qualité et bénéficier de conditions d'études très enviables. Tout ceci n'aura été possible sans l'intervention du nouveau directeur de l'éducation qui, au détour d'une visite d'inspection, fera prendre toutes les dispositions afin que ces adolescents soient pris en charge dans l'internat du lycée de Sidi Ali. Il en sera de même pour les enfants de la région de Aâchaâcha qui compte plus d'une centaine de douars. Le lycée de Khadra qui n'arrivait pas à mettre en service son internat depuis son inauguration, devra prendre en charge les élèves dès cette semaine. Pour les enfants de Mirat ou de Ouled Boughalem, ce sera un terrible choc avec des repas chauds, des matelas doux, des draps propres et l'incomparable plaisir de pouvoir se glisser sous une douche. Pour les parents, c'est un grand soulagement que de voir enfin leurs enfants poursuivre des études secondaires dans les meilleures conditions possibles. Même si pour nombre d'entre eux, l'achat du trousseau se fera dans la douleur. L'essentiel pour ces rudes paysans est qu'un des leurs puissent réussir et s'en tirer.