Le blocage au niveau de l'exécutif communal de Bab Ezzouar persiste. L'APC de Bab Ezzouar vit une véritable situation de blocage. Deux tiers de ses membres (10 élus sur 15) ont tenu avant-hier une session extraordinaire au cours de laquelle les présents ont exprimé leur «inquiétude» concernant le blocage que connaît cette assemblée depuis le début de son mandat et menacent de procéder à un retrait de confiance au président actuel, M. Chemlal. Il est reproché au premier magistrat de cette commune «l'unilatéralité dans les prises de décision et l'exclusion de l'instance exécutive élue». M. Bounab, vice-président chargé des affaires économiques dira, lors de son intervention, que les bilans financiers des exercices précédents ne sont pas mis à sa disposition : «Comment peut-on délibérer concernant le budget communal de 2011 sans un droit de regard sur la gestion précédente ?», s'interroge M. Bounab, du parti FLN. Selon M. Benchekal, du RCD, chargé des affaires sociales, «aucun bilan n'a été rendu concernant l'argent du social». Des irrégularités seraient également constatées, selon les élus protestataires, sur les marchés attribués par le maire et qui ne répondent pas aux procédés d'attribution ni au code des marchés. Selon les élus, le P/APC projetterait de nommer deux membres de la commission des marchés, piétinant ainsi la réglementation en vigueur qui stipule que c'est à l'assemblée de les designer. Concernant l'urbanisme, selon les élus frondeurs, plusieurs irrégularités ont été constatées dans l'attribution des permis de construire et des autorisations d'extension, tout comme la régularisation des commerçants au niveau des marchés de la commune. «C'est le maire qui décide tout seul», dénonce-t-on. Rappelons que le P/APC avait fait l'objet d'un retrait de confiance, mais une action de réconciliation a été observée début 2010. Six mois après, le président a repris ses habitudes. Accusé de maintenir le black-out concernant les dossiers sensibles, M. Chemlal est désigné comme responsable du «pourrissement». Ce dernier, dans une déclaration à El Watan, a réfuté tout en bloc, défiant ses antagonistes de «démontrer tout cela par des preuves». Estimant «illégitime» le droit de regard sur certaines affaires relevant de la gestion de la commune, le P/APC de Bab Ezzouar dénonce que les élus essayent de trouver des «brèches» pour justifier leur quête de le destituer. «Ils n'ont qu'à aller en justice», a-t-il déclaré en exhibant un document attestant du verdict rendu fin décembre 2010 par le tribunal concernant l'affaire de malversation dans des marchés publics engagée par les mêmes personnes. Il a déclaré que la justice l'a blanchi avec un non-lieu dans cette affaire et dit «ne pas être inquiet de la menace des 10 élus de procéder à un retrait de confiance». «Qu'ils le fassent ou qu'ils démissionnent», a-t-il dit, non sans insinuer que la hiérarchie (wali délégué) ne sera jamais de leur côté.