Interpol a indiqué hier que son bureau de Tunis avait émis une alerte mondiale à destination de ses 188 membres en vue d'obtenir la localisation et l'arrestation de l'ancien président tunisien en fuite, Zine El Abidine Ben Ali, et de six de ses proches. La justice tunisienne avait lancé, tard dans la soirée de mardi, un mandat d'arrêt international contre l'ancien président Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. Ces deux derniers sont poursuivis pour «acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers» et «transferts illicites de devises à l'étranger», a affirmé le ministre de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi. Le président Ben Ali a fui le 14 janvier la Tunisie, sous la pression d'une révolte populaire sans précédent, et trouvé refuge en Arabie Saoudite. Son épouse Leïla, honnie par la population, a également quitté le pays, à une date et pour une destination inconnues. Benhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi, lui aussi en fuite, est également visé par cette enquête ainsi que huit autres membres de la famille Trabelsi détenus en Tunisie. Le ministre de la Justice a par ailleurs indiqué que six membres de la Garde présidentielle, dont l'ancien chef de la sécurité de Ben Ali, le général Ali Sériati, étaient poursuivis dans le cadre d'une enquête distincte visant des exactions contre la population et les forces de sécurité.